La mère d'une jeune femme tuée par un requin à l'Etang-Salé, dans le sud de La Réunion, en février 2015 a porté plainte notamment contre le maire de la commune, pour mise en danger de la vie d'autrui et homicide involontaire, a indiqué jeudi son avocate. Talon Bishop, 22 ans, avait été happée par un requin le 14 février 2015, alors qu'elle se baignait à moins de cinq mètres du bord, avec de l'eau jusqu'à la taille. Elle n'avait pas survécu à ses blessures. La plainte de Danielle Austin désigne le maire de la commune et la commune en sa qualité de personne morale, et "tous autres que l'enquête pourrait révéler", a précisé Me Florence Rault, avocate au barreau de Paris.
"L'absence d'écoute des autorités". "Depuis un an et demi, je m'efforce d'obtenir de la part des autorités des éclaircissements quant aux circonstances exactes de ce tragique accident" avait expliqué Danielle Austin dans un communiqué mercredi soir. "Face à l'absence d'écoute, de réponses et de mesures, (elle a) décidé de déposer plainte". Après une recrudescence d'attaques de requins, la préfecture de La Réunion avait pris un arrêté en juillet 2013, interdisant "la pratique de la baignade, du surf et du bodyboard (...) dans la bande des 300 mètres du littoral de La Réunion, hors du lagon, des zones surveillées et des espaces aménagés".
Aucune interdiction de baignade. Cette interdiction est renouvelée régulièrement. Mais "de l'examen de arrêtés préfectoraux (...) il ressort sans discussion que la baignade n'était pas interdite du 16 septembre 2014 au 14 février 2015", affirme Me Florence Rault dans la plainte. Le jour du drame, il n'y avait "aucune interdiction de baignade" et "aucune signalisation n'indiquait l'extrême dangerosité du lieu pourtant théâtre de plusieurs noyades et attaques de requin, parfaitement connues des autorités" commente la mère de la victime. Depuis février 2011, 19 attaques de requins se sont produites à La Réunion, dont sept mortelles. La dernière attaque a eu lieu le 27 août.