Une pétition demandant la libération conditionnelle d'un des plus anciens détenus de France, Casanova Agamemnon, 66 ans dont 46 passés en prison pour deux meurtres, a été lancée par des membres de sa famille à La Réunion.
Deux meurtres et des menaces. "Nous demandons qu'il finisse ses jours dehors, a déclaré sa cousine Nadège Lhomond jeudi matin. Il a purgé sa peine. Il faut apprendre à pardonner. Il a commis des fautes graves, mais il faut apprendre à pardonner." Il "regrette" ce qu'il a fait, "il est ému et fatigué", a-t-elle ajouté. Casanova Agamemnon a été condamné en 1970 à la réclusion criminelle à perpétuité, pour avoir tué un an plus tôt son patron, pour une affaire de salaire non versé. Placé en liberté conditionnelle en 1985, il avait tué son frère quelques mois plus tard, début 1986, lui reprochant de s'être approprié l'héritage familial. Il s'était enfui après les faits. Pendant sa cavale, il avait menacé de mort le procureur de la République et tenté de tuer sa compagne, soupçonnée de vouloir le dénoncer.
18 demandes de liberté conditionnelle. Sa fuite, très médiatisée, avait suscité la peur d'une partie de la population et l'admiration d'une autre partie des habitants. Casanova Agamemnon a finalement été arrêté en mai 1986 et jugé aux assises en 1988, où il a écopé de 10 ans de réclusion criminelle. Sa perpétuité a été réactivée. L'homme est toujours en prison depuis. Casanova Agamemnon a déjà déposé 18 demandes de liberté conditionnelle, 17 ont été refusées. La dernière, engagée en février, est en cours d'instruction au même titre que sa demande de grâce présidentielle déposée en 2015.
"Pour le moment, nous n'avons aucune nouvelle de ces demandes. Ce n'est pas normal. Même ses trois demandes de sortie sous escorte policière ont été refusées, même celle qu'il a déposée pour aller aux obsèques de sa sœur. C'est inhumain", s'est indigné la cousine du détenu, une femme d'une trentaine d'années qui ne connaît son cousin qu'au travers des visites au parloir. La pétition sera remise prochainement à la justice. Aucune indication n'a été donnée sur la date d'une décision concernant sa demande de libération conditionnelle.