La sécurité du réseau SNCF est-elle bien assurée ?

© ALAIN JOCARD / AFP
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Guillaume Biet et B.B
Un rapport pointe du doigt l’inexpérience des cadres qui supervisent la maintenance du réseau

La question est relancée à la lumière d'un rapport officiel qu'Europe 1 révèle ce dimanche : le Bureau d'enquête sur les accidents de transports terrestre (BEA-TT) a récemment publié une étude qui pointe l'inexpérience et le manque de formation des jeunes responsables de la maintenance. Un constat inquiétant établi bien après la catastrophe de Brétigny-sur-Orge de juillet 2013 et qui s'appuie sur d'autres incidents plus récents.

Trop jeunes. C’est un rapport passé totalement inaperçu. Une étude réalisée après une série d’accidents ferroviaires liés à des défauts de maintenance. Les experts décortiquent l’organisation des agents SNCF, les facteurs humains sur quatre incidents entre l’été 2014 et février 2015.

Leurs conclusions sont alarmantes : les cadres qui supervisent la maintenance du réseau sont trop jeunes ! Pas assez d’expérience du terrain, trop de tâches administratives, ce qui les empêche même "d’assurer pleinement le contrôle des installations", souligne l’étude. Un comble.

"Aucune expérience de terrain". L’explication, c’est que la SNCF a perdu une partie de son savoir. Ces dernières années, beaucoup de cadres expérimentés sont partis à la retraite sans avoir pu transmettre leurs connaissances. Ils ont été remplacés par une flopée de jeunes recrues, de brillants managers mais qui ne connaissent pas le terrain et la complexité des installations.

D’ailleurs, c’était déjà le cas sur la catastrophe de Brétigny : à l’époque, le chef de la surveillance du réseau était un jeune ingénieur fraîchement diplômé, sans "aucune expérience de terrain" quand il est arrivé cinq mois avant le drame. La dernière tournée de surveillance, c’est lui qui l’a menée en personne, huit jours avant. C’était sa toute première fois. Et il n’a rien vu d’anormal.