La SNCF donne un coup de fouet à son offre low cost en renforçant Ouigo

  • Copié
avec AFP // Crédits photo : JACQUES DEMARTHON/AFP , modifié à

Dès fin 2025, Ouigo proposera une nouvelle destination à Hendaye pour desservir le Pays Basque en passant par les gares de Bordeaux, Dax, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz. Une nouvelle liaison entre Paris et Lille est également à l'étude, ainsi que des trajets entre gares de province, mais SNCF Voyageurs n'a pas voulu en dire plus à ce sujet.

La SNCF  a annoncé vendredi son intention de développer son offre Ouigo en passant de 38 à 50 rames d'ici à 2027, proposant ainsi huit millions de places en plus par an, tout en renouvelant le design de ses trains. "C'est un vrai tournant dans la grande vitesse française", a souligné le patron de TGV-Intercités chez SNCF Voyageurs, Alain Krakovitch, lors d'une conférence de presse organisée à La Défense. "Notre enjeu est de séduire 33 millions de clients par an, soit 30% de plus qu'en 2023" en proposant plus de liaisons avec plus de rames, a-t-il complété.

"Ouigo est un succès incroyable"

Dès fin 2025, Ouigo proposera une nouvelle destination à Hendaye pour desservir le Pays Basque en passant par les gares de Bordeaux, Dax, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz. Une nouvelle liaison entre Paris et Lille est également à l'étude, ainsi que des trajets entre gares de province, mais SNCF Voyageurs n'a pas voulu en dire plus à ce sujet. L'offre va aussi être renforcée entre Paris et Rennes ainsi que Paris et Bordeaux, avec un aller-retour supplémentaire par jour. 

Tous ces projets amènent Ouigo à s'étendre, puisqu'en 2027, ce service low cost qui propose des billets moins chers, mais non échangeables ou remboursables, desservira environ 75 gares contre 60 aujourd'hui. Ouigo va donc prendre plus de place par rapport aux TGV classiques, baptisés Inoui, et devrait représenter 30% de l'offre grande vitesse en 2030, contre 20% aujourd'hui.

"Ouigo est un succès incroyable", a voulu souligner Alain Krakovitch. D'après une étude menée par la SNCF, la moitié des clients Ouigo n'auraient pas pris le train sans cette offre moins chère que le TGV classique - soit pour privilégier la voiture, soit pour ne pas voyager du tout. Cette montée en puissance, qui est aussi une réponse à l'explosion de la demande que la SNCF peine à honorer, va s'accompagner d'une rénovation complète des rames Ouigo, dotées d'un nouveau design.

"Demande de train à un prix très raisonnable"

Les sièges vont être entièrement renouvelés, des prises individuelles seront installées à chaque place et il y aura jusqu'à 16 crochets pour les vélos dans chaque rame. Autre nouveauté, deux voitures seront uniquement consacrées à la détente. Baptisés "espace relax", elles doivent permettre aux voyageurs de se dégourdir les jambes dans ces trains dépourvus de voiture-bar.

Si la SNCF pousse ce modèle low cost, c'est parce qu'"il y a une demande de train à un prix très raisonnable", a rappelé M. Krakovitch. Cette offre, lancée en 2013, est aujourd'hui "un succès économique" pour la SNCF, avec un taux de remplissage supérieur à 90%. Même la formule Ouigo train classique, encore moins cher et avec des vieux trains Corail qui n'empruntent pas les lignes à grande vitesse, ont rencontré un franc succès avec 3 millions de clients en 2023. D'après la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), le prix moyen d'un billet Ouigo est passé de 23 à 31 euros entre 2018 et 2022. Mais les prix n'ont pas augmenté depuis deux ans, selon Alain Krakovitch, qui rappelle que la moitié des voyageurs Ouigo payent leur billet moins de 30 euros.