Le tribunal correctionnel de Caen a reconnu la SNCF "responsable" de l'accident sur le plan civil. En 2010, une adolescente de 17 ans avait été tuée par un train alors qu'elle traversait une voie sur un passage aménagé, dans une petite gare normande.
SNCF Mobilités devra payer 103.00 euros à la famille. Initialement, le parquet avait requis une condamnation pénale de SNCF Mobilités, et de SNCF Réseau (ex RFF), à 50.000 euros d'amende chacun. Le tribunal a lui totalement relaxé SNCF Réseau et n'a pas condamné SNCF Mobilités sur le plan pénal.
Une défaillance de signalisation reconnue. Le 2 juillet 2010, la jeune fille de 17 ans a été, selon les termes de sa mère à la barre, "broyée" par un train qui traversait la halte d'Audrieu dans le Calvados à 147 km/h. La bachelière venait de descendre d'un autre train et voulait rejoindre son petit ami venu la chercher. "C'est un problème de lien de causalité qui est mis en avant par le tribunal. Le tribunal reconnaît qu'il y a défaillance (dans la signalisation, ndlr) mais, selon lui, on ne peut déduire un lien suffisamment" clair entre cette défaillance et l'accident, a expliqué Gabriel Sibout, avocat de la famille de la victime qui va faire appel du jugement civil. Celui-ci ne reconnaît pas le préjudice subi par la victime, le fait d'avoir été consciente qu'elle allait mourir.
29 accidents mortels hors suicide. "L'absence d'une signalétique claire est la cause indirecte mais certaine de la mort de Justine", avait estimé la procureure de la République, Carole Etienne, lors de l'audience, regrettant l'absence de pictogramme lumineux pour signaler l'arrivée d'un train. A la barre, le gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau avait rappelé qu'entre 2010 et 2014, 29 accidents mortels (hors suicide) avaient eu lieu en France sur des traversées piétonnes de voies ferrées, dont 28 avec pictogrammes. En 2015, 5 autres accidents de ce type ont eu lieu sur le réseau national, tous malgré la présence de pictogrammes, selon la défense.
La mère de la jeune fille s'est dit "dégoutée". "C'est une grosse aberration" a-t-elle ajouté, rappelant que la traversée des voies se faisait aujourd'hui par une passerelle à Audrieu et non plus par un passage plancher. SNCF Mobilités est condamnée à payer 35.500 euros de dédommagement à Madame Colette, 18.750 euros à chacun des trois frères et soeurs de la victime, et 11.250 euros au beau père de la victime.