Le nombre de détenus dans les prisons françaises a très légèrement diminué en juillet par rapport à juin, tout en restant proche du record atteint au printemps, avec 71.710 personnes incarcérées, selon les chiffres de l'administration pénitentiaire publiés mardi.
Carcassonne et Nîmes à plus de 200% d'occupation
Avec 71.710 détenus pour 61.105 places dans les 188 prisons françaises, la densité carcérale s'établit à 117,4% (contre 118,4% au 1er juillet 2018). Le dernier record date d'avril avec 71.828 détenus. Les établissements pénitentiaires comptent 1.000 détenus de plus qu'il y a un an. Le nombre de matelas au sol s'élève à 1.600 contre 1.667 il y a un an.
La densité varie considérablement selon les types d'établissements. Dans les maisons d'arrêt, où se trouvent notamment les personnes en détention provisoire (qui ne sont pas encore jugées) et celles condamnées à de courtes peines, la densité atteint 140%. Elle est au plus haut à Carcassonne (211%) et à Nîmes (212%). Le nombre de prévenus en attente de jugement continue d'augmenter à 21.018 (contre 20.007 il y a un an), ce qui représente près d'un tiers des détenus. La part des femmes (3,9% de la population carcérale totale) et celle des mineurs (1,1%) restent stables.
"La baisse du nombre de détenus s'observe dans l'ensemble des directions interrégionales, à l'exception de celles de Lille, Marseille et Toulouse", note le porte-parole de la chancellerie Youssef Badr. Il reconnaît cependant qu'il est difficile de donner des explications à ces chiffres : "il faudra voir si la tendance se poursuit dans les mois à venir".
La réforme de la justice va avoir des conséquences
Afin de lutter contre une surpopulation chronique, le gouvernement a inclus dans sa réforme de la justice votée au printemps un volet sur l'application des peines. Il prévoit notamment de multiplier les alternatives en milieu ouvert, ainsi que la création de 7.000 places de prison d'ici à la fin du quinquennat. Ce volet sur l'application des peines entrera en vigueur en mars 2020.
La loi redéfinit également l'échelle des peines, en proscrivant l'emprisonnement pour les très courtes peines, tout en garantissant l'application des peines d'emprisonnement de plus d'un an. Cette dernière mesure fait craindre, notamment à la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, une augmentation de la surpopulation pénale car les peines de un à deux ans de prison ne seront plus aménageables.