En Vendée, les gestionnaires publics et Veolia se sont associés pour lancer un projet de traitement des eaux usées à des fins domestiques. L'idée est transformer ces eaux usées en eau potable pour limiter les pénuries d'eau liées au réchauffement climatique.
C'est une première en Europe et cela se passe en Vendée. Pour limiter les pénuries d'eau liées au réchauffement climatique, le territoire, qui doit faire face à de fortes tensions sur sa ressource en eau, transforme ses eaux usées en eau potable. Un projet fruit d'un accord entre Veolia et les gestionnaires publics. L'usine vient de s'installer aux Sables-d'Olonne.
Jérôme Bortoli, le patron de Eau Vendée, voit chaque année ses réserves d'eau potable se tarir et fonde donc ses espoirs sur le projet. "Les eaux usées qui partaient à la mer, il s'agit de transformer ces eaux grises en or bleu", détaille-t-il au micro d'Europe 1. "Là où on a les plus gros problèmes d'eau, on avait aussi les plus grosses agglomérations de population, donc on peut disposer avec ses eaux usées d'un nouveau gisement pour produire de l'eau potable."
Les premières gouttes espérées à partir de 2024
Ce projet est aussi l'occasion de combler le retard français, où on utilise à peine 1% des eaux usées, remarque Jean-Charles Guy, qui s'est vu confier le dossier pour Véolia. "On n'est plus dans la science-fiction", note-t-il. "Nous aurons deux étapes d'ultra-filtration pour les gros polluant, les pesticides ou résidus médicamenteux, et c'est là où il y a une innovation technologique. Et puis, on aura deux étapes de désinfection pour produire une eau de très haute qualité."
Les premières gouttes sont espérées à partir de 2024, mais déjà, les stations balnéaires, les littoraux bretons et méditerranéens, qui n'ont pas ou peu de nappes phréatiques, lorgnent sur les enseignements du projet vendéen. En France, 0,6% des eaux usées sont recyclées, surtout dans l'irrigation agricole, voire pour arroser des golfs et espaces verts, rappelle l'AFP.