La préfecture de Seine-Saint-Denis a indiqué vendredi avoir mis en demeure la mairie de Saint-Ouen de scolariser cinq enfants Roms qu'elle refuse, en infraction avec la loi, d'inscrire dans ses écoles.
Huit jours pour inscrire les enfants. À réception de cette mise en demeure, signée vendredi par le préfet, la municipalité aura huit jours pour procéder à leur inscription en classe élémentaire ou primaire, a précisé la préfecture. "En cas de non réponse ou de refus, le préfet désignera par arrêté un délégué spécial chargé d'effectuer l'inscription", a-t-elle détaillé.
"Je ne peux plus digérer toute la misère du monde !" William Delannoy, maire divers droite de cette ville de banlieue de 52.000 habitants, n'était pas joignable dans l'immédiat. Interrogé récemment sur le cas d'un enfant Rom de huit ans, non scolarisé depuis mai, il avait justifié son refus par l'ampleur des problèmes auxquels sa commune est déjà confrontée. "J'ai hérité d'une ville surendettée, ce qui m'a obligé à augmenter les impôts de 45%, j'ai 70% de la population qui ne paie pas l'impôt sur le revenu, 4.500 demandeurs de logement social, des écoles surchargées : je ne peux plus digérer toute la misère du monde !", avait-il déclaré en demandant à l'État d'assumer ses responsabilités.
L'Aset 93 (Aide à la scolarisation des enfants tziganes), qui dispense des cours dans trois camions-écoles et accompagne individuellement les familles dans leurs démarches de scolarisation, avait saisi le Défenseur des droits au début de l'été sur le cas de cet enfant.