Près de deux mois après la suspension de son agrément sanitaire, l'abattoir de Mauléon-Licharre va redémarrer son activité.
La suspension d'agrément sanitaire prise le 29 mars après les révélations de pratiques inacceptables dans le domaine de la protection animale à l'abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, a été levée vendredi, annonce la préfecture dans un communiqué.
Des "améliorations". "La mesure de police administrative a été conditionnée au respect des règles relatives à la protection des animaux. Des améliorations ayant notamment été apportées en termes de fonctionnement et de compétences et d'encadrement des personnels au sein de l'abattoir, la mesure de suspension a été levée", précise la préfecture. "Une inspection de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) a permis de constater que l'établissement est désormais conforme et que les exigences applicables dans le domaine de la protection animale sont bien respectées", selon la préfecture.
La décision a été notifiée vendredi aux responsables de l'abattoir qui peut donc reprendre son activité. Le jour de la réouverture de l'établissement, la DDPP vérifiera la mise en oeuvre concrète des améliorations pour garantir la conformité du fonctionnement aux exigences de la protection animale et de la sécurité sanitaire des aliments.
Des images très choquantes. L'association de défense des animaux L214 avait diffusé, le 29 mars, des vidéos montrant des mauvais traitements infligés à des animaux à l'abattoir intercommunal du Pays de Soule, à Mauléon-Licharre et déposé une plainte. Ces vidéos, largement relayées par les réseaux sociaux et les médias, montraient des animaux, visiblement pas bien étourdis, brutalisés, notamment des moutons saignés alors qu'ils présentaient encore des signes de conscience et même des agneaux écartelés vifs. Selon Sébastien Arsac, porte-parole de L214, les images avaient été tournées "sur une semaine" en caméra cachée, "environ deux semaines avant Pâques", période d'activité intensive dans les abattoirs.
L214 avait déjà révélé ces derniers mois des faits similaires dans les abattoirs d'Alès et du Vigan (Gard), qui avaient tous deux été fermés temporairement après la diffusion de vidéos choquantes. Ces scandales ont abouti à la création, le 10 mai 2016, d'une commission d'enquête parlementaire "sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français".