Le groupe Lactalis, confronté à une crise sanitaire sans précédent après la contamination à la salmonelle de produits infantiles issus de son usine de Craon, en Mayenne, aujourd'hui fermée, n'a pas signalé un cas de contamination en 2011, a déclaré mardi le directeur général de l'alimentation.
"Décalage" entre les éléments donnés et les contrôles. "Ce que l'on constate, c'est qu'il y a un décalage entre les éléments donnés au niveau de l'inspection et ce que l'on a pu récupérer comme autocontrôles suite à la crise", a dit Patrick Dehaumont lors d'une audition au Sénat. Entendu par la commission des Affaires sociales et la commission des Affaires économiques, il a précisé que "des Salmonella Agona avaient été trouvées en 2009, 2014, une sur des produits en 2011, et d'autres sérotypes en 2013 et 2014."
Pas de "questionnement" de Lactalis. "Ce qui est dommage, a-t-il poursuivi, c'est au fond qu'il n'y ait pas eu un questionnement de l'entreprise sur le fait que c'était quand même étonnant de retrouver une Salmonella Agona à plusieurs reprises au fil des années alors qu'on l'avait trouvée en 2005". Prié de confirmer que des autocontrôles positifs de Lactalis n'avaient pas été transmis aux organismes compétents, le directeur général a répondu : "C'est ça."
Les entreprises tenues de communiquer les autocontrôles positifs. Les entreprises du secteur agroalimentaire sont tenues de communiquer les autocontrôles positifs sur des produits. Le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet, s'est refusé à tout commentaire. Au total, selon l'Institut Pasteur, plus de 200 bébés ont été contaminés à la Salmonella Agona depuis 2005, dont 38 entre la mi-août et décembre 2017, qui font l'objet de plaintes, 25 entre 2006 et 2017 et 141 in 2005 (avant le rachat du site de Craon par Lactalis).