L'action de la justice en 2016 est jugée "peu ou pas satisfaisante" par 64% des sondés dans une enquête officielle parue mardi. Un mécontentement constant depuis 2013 qui contraste avec une hausse de la satisfaction de l'action de la police et la gendarmerie constatée sur la même période.
64% des sondés "peu ou pas du tout satisfaits". Un peu plus de 15.000 personnes de plus de 14 ans ont répondu à une enquête "cadre de vie et sécurité" réalisée à partir de 2013, notamment par l'Insee et l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales). Interrogés en 2016 sur l'action de la justice et des tribunaux dans le traitement de la délinquance, 64% des sondés se sont déclarés "peu ou pas du tout satisfaits", "20,7% satisfaits ou très satisfaits" et 15,3% n'ont pas exprimé d'opinion ou ont répondu "je ne sais pas".
La proportion de personnes insatisfaites a peu varié depuis quatre ans. Elle était de 63,8% en 2013, 64,5% en 2014 et 63,3% en 2015. Il en est de même pour la part des personnes se déclarant satisfaites : 21,3% en 2013, 20,4% en 2014 et 20,9% en 2015.
Une bonne opinion de la police et de la gendarmerie. Or, pour la même question sur l'action de la police et de la gendarmerie, les enquêteurs ont constaté une forte variation sur la même période, notamment après les attentats de Paris de janvier 2015. Si l'indice de satisfaction était de 48% d'opinions positives en 2013 et 2014, il a bondi de 10 points en 2015, passant à près de 59% en 2015 avant de se maintenir à 59,3% en 2016.
"La négativité des opinions sur la justice pénale mesurée lors d'enquêtes statistiques est un résultat connu depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays occidentaux, dont le Canada, la Belgique, l'Australie ou le Royaume-Uni", relativise dans une note d'explication le responsable des statistiques de l'ONDRP. "Ce constat a suscité différentes réactions comme la conduite d'enquêtes régulières de satisfaction très détaillées ou l'inscription de l'amélioration de la confiance du public dans la justice dans les objectifs des plans d'actions ministériels", fait-il valoir.