L'agresseur présumé de Nathalie Kosciusko-Morizet va être présenté au tribunal correctionnel de Paris lundi après-midi en vue de son procès pour violences et outrage "sur une personne chargée d'une mission de service public", a appris l'AFP de source judiciaire.
Une demande de renvoi de la comparution immédiate. Placé en garde à vue samedi, Vincent Debraize, 55 ans, maire d'une petite commune de Normandie, "a reconnu avoir insulté" la candidate LR, battue aux législatives à Paris, lors de leur altercation jeudi sur un marché de la capitale mais a contesté "tout contact physique", selon une source proche de l'enquête. "Je vais demander un renvoi" de cette comparution immédiate souhaitée par le parquet, a déclaré Me Antoine Lachenaud, l'avocat du maire, son client sortant d'une "garde à vue longue et éprouvante de 48 heures suivie d'une nuit au dépôt".
Deux versions différentes. L'ancienne ministre, qui avait été brièvement hospitalisée après avoir avoir chuté et perdu connaissance, s'est vu reconnaître deux jours d'incapacité totale de travail (ITT), a précisé la source judiciaire. Samedi, à la veille du second tour des législatives, le maire de Champignolles (Eure) s'était rendu de lui-même à la convocation des policiers chargés de l'enquête.
Les enquêteurs ont entendu son récit et celui de Nathalie Kosciusko-Morizet lors d'une confrontation dans l'après-midi mais leurs versions s'opposent : "Il a reconnu avoir insulté NKM, avoir arraché les tracts et les avoir jetés en sa direction. En revanche, il nie tout contact physique et avoir bousculé" la candidate LR comme cette dernière l'affirme, a rapporté une source proche de l'enquête.
L'agresseur reconnaît seulement les insultes. D'après le récit d'une journaliste de l'AFP, la candidate de 44 ans, battue dimanche par son adversaire de la République en marche! Gilles Le Gendre, distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert dans le Vème arrondissement de Paris lorsqu'un homme les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant de "bobo de merde". "À ce moment-là, elle se protège, elle met sa main devant son visage pour se protéger et les tracts heurtant sa main de manière assez violente, elle reçoit sa propre main dans sa figure", a relaté Geoffroy Van der Hasselt, un photographe de l'AFP présent.
Vincent Debraize "reconnaît avoir dit 'bobo de droite' mais pas 'bobo de merde', pour nous il n'y a pas d'insultes", estime son avocat, Me Lachenaud. Son client accuse en revanche NKM de l'avoir "provoqué" en lui "chuchotant 'dégage connard' (sic)".
L'agresseur pourrait porter plainte. Le maire "n'exclut pas de porter plainte", selon son conseil, car il aurait "été coursé et menacé par trois individus" dans le métro, dont un aurait "arraché sa chemise". Photographié lors de la scène, il avait été identifié sur la base de témoignages et grâce aux images de vidéosurveillance. Vincent Debraize avait parrainé la candidature à la présidentielle d'Henri Guaino, l'ex-"plume" de Nicolas Sarkozy qui avait présenté une candidature dissidente face à NKM.