"Il n'y a rien d'autre à faire" : à Lille, entre 3.000 et 4.000 jeunes sommés de quitter un parc

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Lionel Gougelot, édité par Ugo Pascolo

Entre "3.000 et 4.000" jeunes installés dans le "Jardin Vauban" de Lille à la faveur de températures clémentes ont été sommés par les forces de l'ordre de rentrer chez eux. C'est la deuxième opération de ce type en deux jours. Les jeunes, qui avaient largement délaissé le port du masque et la distanciation, plaident eux pour qu'on leur laisse cet îlot de liberté. 

Une sono au milieu du jardin public, un groupe de jeunes qui dansent une bière à la main, d'autres qui lézardent ou discutent au soleil. Alors que l'ombre de nouvelles restrictions sanitaires plane sur le territoire, cette scène de détente collective qui accompagne un redoux des températures à Lille à de quoi surprendre. Et pourtant, au mépris des règles de distanciations sociales en vigueur, des milliers de jeunes se sont bel et bien réunis mardi dans le "Jardin Vauban" de la capitale des Flandres.

"Il n'y a rien d'autre à faire"

"Il n'y a pas de musée, pas de cinéma, pas de restaurant... il n'y a rien d'autre à faire, donc on est là", explique au micro d'Europe 1 Zabou, venue avec des amies profiter de la hausse du mercure. "C'est vrai que l'on prend un risque, mais c'est quoi le projet ? Rester à la maison toute la journée et travailler ? Non, il y a du soleil et la seule chose que l'on puisse faire c'est de sortir, alors laissez-nous au moins ça."

Mais à 17 heures, face au très grand nombre de personnes installées dans le parc, les forces de l'ordre décident d'intervenir pour évacuer l'endroit. "Ce sont des apéros géants, des pique-niques sympathiques d'après-midi, mais la situation ne le permet pas. Donc on ne le tolère pas", fait valoir de son côté le commissaire Charles Barion, qui a dirigé l'opération, la seconde de ce type en deux jours. "Au bas mot, il y a 3.000-4.000 personnes, on pourrait donc faire 3.000-4.000 verbalisations, mais l'idée est avant tout de faire cesser l'infraction", ajoute-t-il en prévenant que les récalcitrants n'échapperont pas à leur 135 euros d'amende chacun. 

"On va aller ailleurs, tout simplement"

Alors, face à la menace, Kevin, a décidé de remballer ses affaires, dépité. "On comprend que l'attroupement peut effrayer, mais ce n'est pas une raison pour être menaçant avec les gazeuses en main. En cinq minutes il n'y a plus personne, mais les gens n'ont même pas eu le temps de ranger et il y a des bières par terre alors que tout le monde respectait le parc jusque-là."

Un revers dans son programme de détente de l'après-midi que le jeune homme trouve dommage. Mais il l'affirme : "on va aller ailleurs, tout simplement."