C'est une décision qui risque d'alimenter encore un peu plus l'actuel climat de grogne chez les forces de l'ordre. Mercredi, dans son discours aux forces de sécurité intérieure, le président de la République a brutalement annoncé la fin d'un avantage récemment acquis par les gendarmes en matière de temps de repos.
"Les choses sont notifiées et seront portées jusqu'à leur terme". Il s'agit d'une directive européenne de 2003 qui impose un repos légal de onze heures entre deux journées de travail. Dans la gendarmerie, cette disposition était appliquée depuis tout juste un an. C'est désormais terminé, a annoncé Emmanuel Macron, le ton ferme. "Ma détermination est complète pour que aussi bien la gendarmerie que le ministère des Armées ne soient pas concernés par la directive bien connue. Les choses sont claires, notifiées à qui de droit, et seront portées jusqu'à leur terme", a déclaré Emmanuel Macron devant les policiers, gendarmes et les préfets, provoquant la stupeur dans la grande salle de réception de l'Elysée.
"Les militaires doivent se reposer". Le revirement sera difficile à faire accepter dans les casernes. "On est très déçus, voire un peu plus. Cette directive permettait un repos naturel et logique pour les militaires. On ne peut pas travailler quinze heures par jour pendant longtemps. Il faut évidemment se reposer de temps en temps, c'est nécessaire. Les militaires doivent se reposer, comme tout être humain", insiste Frédéric Le Louette, président de l'association de gendarmes Gend XXI, au micro d'Europe 1.
Si cette annonce est avant tout une mauvaise nouvelle pour les gendarmes, elle l'est aussi pour les policiers, et notamment les CRS qui négociaient encore pour obtenir, eux aussi, ces onze heures de repos.