Le Parlement s'apprête mardi, par un vote de l'Assemblée, à entériner la prolongation jusqu'à fin mai de l'état d'urgence instauré après les attentats de novembre. Alors que la menace terroriste est au plus haut selon le gouvernement, des critiques continuent à fuser sur ses abus.
Jusqu'au 26 mai.Après les sénateurs mardi dernier (par 316 voix contre 28), c'est au tour des députés, en présence du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, d'approuver - ou non - l'application jusqu'au 26 mai de ce régime d'exception issu d'une loi de 1955. Il a permis à ce jour plus de 3.000 perquisitions administratives, 400 assignations à résidence, et un attentat a été déjoué grâce à une telle perquisition, selon Manuel Valls.
Le Premier ministre sera dans la matinée devant les députés socialistes pour évoquer son nouveau gouvernement, mais aussi ce vote qui aura lieu en fin de journée. "C'est une certitude" qu'il y aura d'autres attentats "d'ampleur" en Europe et "cet 'hyperterrorisme' est là pour durer", a affirmé samedi le Premier ministre lors de la Conférence sur la sécurité de Munich en Allemagne.
Un vote positif mais moins large ? L'Assemblée avait validé à la quasi-unanimité en novembre dernier (551 pour, 6 contre et 1 abstention) une première prorogation de l'état d'urgence (au-delà des 12 jours initiaux) pour trois mois, jusqu'au 26 février, ainsi qu'un renforcement des mesures permises. Le vote cette fois s'annonce un peu moins large. Les députés du Front de gauche, qui s'étaient prononcés favorablement en novembre, vont voter contre. Les écologistes, dont trois membres s'étaient opposés à la première prolongation, devraient être un peu plus nombreux mardi à s'élever contre la poursuite de ce régime. Chez les socialistes, où trois "frondeurs" avaient voté contre en novembre, cette opposition ne devrait pas faire tache d'huile, pronostique un responsable du groupe.