Encore des risques d'avalanche ce dimanche en montagne. Samedi, le professeur, qui encadrait 10 lycéens pris dans une avalanche mercredi a été mis en examen pour homicides involontaires. Deux jeunes avaient trouvé la mort. Ce drame incite-t-il les skieurs à davantage de prudence ? Pas forcément, comme a pu le constater notre envoyé spécial dans les Alpes
"Je ne pense pas que cela change vraiment notre façon de skier". Les skis à peine chaussés, Jocelyn et son ami scrutent le haut des pistes. Ils repèrent à l’avance les endroits où ils veulent passer, loin des endroits balisés. Et il le reconnait : l’avalanche des Deux-Alpes n’a rien changé à son comportement. "On a toujours fait un petit peu attention… Après, faire plus attention parce qu’il y a eu un accident, je ne suis pas sûr… Je ne pense pas que cela change vraiment notre façon de skier et de sortir des pistes, parce que ce sont les meilleures sensations."
"J’irais me renseigner auprès des pisteurs". A côté de lui, deux skieurs doutent un peu plus. Ils iront hors-piste, sans trop s’éloigner. Mais le naturel va vite reprendre le dessus, estime Théo : "pendant deux ou trois semaines, je vais réfléchir comme ça, et après… Si je m’engage plus, j’irais me renseigner auprès des pisteurs, et j’aurai sur moi l’équipement adéquat". Faut-il interdire le hors-piste ? "Surtout pas !, répond-t-il du tac au tac. La base du ski, pour moi, ça a été le hors-piste. Il ne faut pas le limiter, il fait bien prévenir et c’est aux gens de prendre leurs responsabilités".
Les pisteurs l’admettent eux aussi : ils ne font pas plus de fléchage ou de tirs de déclenchement d’avalanche depuis deux jours. Quant à la prévention, ils continuent bien sûr d’en faire, mais avec une limite : "il est impossible de mettre un moniteur derrière chaque skieur".