Stéphane Turk, un bijoutier niçois qui avait tué en 2013 un jeune braqueur qui prenait la fuite après l'avoir dévalisé, a été condamné jeudi à 5 ans de prison avec sursis par la cour d'assises des Alpes-Maritimes. "C'est la décision de la justice, je l'accepte, je la respecte, je ne ferai pas appel", a déclaré Stéphane Turk, 72 ans, après le verdict accueilli dans le calme.
La légitime défense écartée. Jugé pour homicide volontaire, le septuagénaire a finalement été condamné pour violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner à une peine conforme aux réquisitions de l'avocate générale Carole Chassain. La cour, comme Carole Chassain, a écarté toute notion de légitime défense.
"On a beaucoup dit que c'était le procès de la légitime défense, ce n'est pas vrai (...), il n'y a pas d'autre solution que d'écarter la légitime défense", a déclaré au cours de son réquisitoire l'avocate générale Carole Chassain. "Au moment où il prend son arme, Stéphane Turk, il n'y a plus de danger pour lui (...), l'agression est terminée."
"Circonstance atténuante". Elle a toutefois estimé que le vol avec violence dont venait d'être victime l'accusé constituait "une circonstance atténuante" : "Ce n'est pas un meurtre de sang froid", a estimé la magistrate. L'avocat de l'accusé, Me Djendel Yassen, avait de nouveau plaidé la légitime défense, rappelant que Stéphane Turk, né au Liban et arrivé en France en 1983 pour fuir la guerre civile, n'avait "ni la vie, ni le passé d'un criminel". Le bijoutier a "déjà été puni" dans cette affaire, avait aussi argué son avocat : "Il a été frappé, il a perdu son magasin, a été banni de Nice."