C'est une peine symbolique. Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné jeudi par le tribunal de Lyon à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions pédophiles d'un prêtre de son diocèse. En l'absence du cardinal, la présidente du tribunal Brigitte Vernay l'a "déclaré coupable de non-dénonciation de mauvais traitements" envers un mineur entre 2014 et 2015. Peu après cette décision, le cardinal Barbarin a annoncé peu après 13 heures qu'il allait remettre sa décision au pape.
Ses avocats annoncent faire appel. Les avocats du cardinal Barbarin ont immédiatement réagi jeudi annonçant faire appel de cette condamnation. "La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utiles", a indiqué Jean-Félix Luciani, en relevant qu'il "était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression avec des documentaires, un film… Ça pose de vraies questions sur le respect de la Justice", a relevé l'avocat. Pour les cinq autres prévenus, le tribunal a considéré que les faits étaient, selon les cas, soit pas constitués soit prescrits et n'a donc pas prononcé de condamnation à leur encontre.
"Une grande victoire pour la protection de l'enfance". Pour les cinq autres prévenus, le tribunal a considéré que les faits étaient, selon les cas, soit pas constitués soit prescrits et n'a donc pas prononcé de condamnation à leur encontre. L'un des plaignants, Francois Devaux, a salué pour sa part "une grande victoire pour la protection de l'enfance". "Cette victoire envoie un signal très fort à beaucoup de victimes et leur permet de comprendre qu'elles sont entendues, écoutées et reconnues", a ajouté le cofondateur de l'association de victimes La Parole libérée, estimant qu'il s'agissait de "l'aboutissement d'un long parcours pour qu'émerge une prise de conscience".
Des abus imputés au père Bernard Preynat. L'ecclésiastique, qui avait comparu du 7 au 10 janvier avec cinq autres personnes, risquait jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende pour "non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans". Des abus imputés au père Bernard Preynat, qui n'a pas encore été jugé pour ces faits antérieurs à 1991. Le cardinal Barbarin et Régine Maire, ancienne bénévole du diocèse de Lyon, étaient aussi poursuivis pour "omission de porter secours": on leur reprochait d'avoir laissé Preynat au contact d'enfants, dans l'exercice de ses fonctions, jusqu'en septembre 2015.