Ce devait être une petite révolution annoncée pour 2021 : la fin du changement d’heure. Alors que la France passe à l’heure d’hiver dans la nuit de samedi à dimanche, en gagnant au passage soixante minutes de sommeil, l’abolition annoncée de cette pratique risque de prendre du retard, notamment à cause du coronavirus. Au point de faire tomber à l'eau cet important changement ? Europe 1 fait le point.
Le coronavirus a bousculé les priorités
Souvenez-vous, l’an dernier, le Parlement européen votait un projet de loi pour abolir le changement d’heure saisonnier. Chaque pays européen doit en théorie décider au plus tard au 1er avril 2021 s’il souhaite rester définitivement sur l’heure d’été ou d’hiver. Mais le projet est pour l'instant bloqué par le Conseil de l'Union Européenne, qui ne l'a toujours pas adopté. Entre-temps, le coronavirus s'est abattu sur le Vieux continent et le monde, reléguant cette décision au second plan face à la gestion d'une crise sanitaire d'une ampleur inédite.
"Pour l’instant la fin du changement d’heure n’est pas d’actualité dans l’agenda du Conseil", confirme l'eurodéputée EELV à l'origine de la résolution, Karima Delli. "Je pense que cela va être un peu compromis pour 2021. D’autant que ce n’est pas l’urgence", confie-t-elle dans les colonnes de Sud-Ouest. "Mais dans tous les cas, il faudra aborder la question avant la fin de l’année, ne serait-ce que pour savoir si l’on reporte la décision."
Un casse-tête repoussé
Si l'on s'en tient au calendrier, encore en vigueur en attendant une réponse du Conseil de l'Union Européenne, le temps presse : les populations des pays qui souhaitent conserver l’heure d’été - dont les Français, les Portugais, les Irlandais, ou les Polonais - sont censés changer pour la dernière fois le 27 mars 2021. Et ceux qui veulent opter définitivement pour l’heure d’hiver - Finlandais, Danois ou encore Hollandais -, le 30 octobre 2021.
Aujourd’hui, 17 pays européens sont calés sur la même heure, et on compte un maximum de deux heures d’écart d’un bout à l’autre de l’Union européenne, sur trois fuseaux horaires différents. Mais avec la fin du changement d’heure saisonnier, l’amplitude pourrait grimper à trois heures selon les choix de chacun, et cela entraînerait aussi bien des situations quotidiennes complexes que des perturbations économiques. Une mesure qui risque donc de se transformer en casse-tête, lorsqu'elle sera de nouveau sur le devant de la scène.