Le coup de gueule des cyclistes : "j’ai l’impression de déranger les automobilistes"

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Emilie Bonnaud et B.B , modifié à
Le mouvement "Mon vélo est une vie" adressera dans la journée une lettre au président de la République.

Trop de morts, trop d'accidents : les cyclistes du dimanche jusqu'aux pros en ont marre et se mobilisent samedi partout en France. Avec ce constat : 159 cyclistes sont décédés en 2016, soit une hausse de 8% en 6 ans, selon les chiffres prévention routière, avec plus de 5.000 blessés. Pour dire Stop et appeler à "partager" la route, rendez-vous est donné à Paris à 10h place de la Bastille et devant toutes les préfectures du pays.

"Ce n’est plus comme avant, il y a moins de tolérance envers les cyclistes". C'est un passionné qui lance cet appel. Directeur sportif du club du Bourget en région parisienne. Thédoro Bartuccio rentre du travail il y a trois semaines quand sa femme lui annonce la mort d'un de ses amis, renversé à l'entrainement par un camion. Dès le lendemain, ce père de famille créé son mouvement, "Mon vélo est une vie", devenu très vite populaire sur Facebook : "j’avais des messages de gens qui me disaient ‘moi je suis handicapé’ ; ‘j’ai perdu un fils… ‘ ; ‘à chaque fois que je prends mon vélo, je me fais agresser’. Quand je fais du vélo, j’ai l’impression de déranger les automobilistes. Ce n’est plus comme avant, il y a moins de tolérance envers les cyclistes".

"Il faudrait faire plus de prévention". Et les professionnels sont aussi touchés, avec en Italie la mort de Michele Scarponi. Cette insécurité révolte Thomas Voeckler : "on est quand même sur un vélo, on n’a pas de carrosserie autour, on a juste un casque ! Déjà, rendre le casque obligatoire, pas seulement pour les enfants jusqu’à 12 ans mais pour tout le monde, ça devrait déjà être mis en place. Et puis il faudrait aussi faire plus de prévention".

De la prévention au collège, notamment. C'est l'une des solutions que préconise le mouvement "Mon vélo est une vie" qui adressera dans la journée une lettre au président de la République.