Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, plaidera auprès des autorités turques, qu'il rencontrera jeudi et vendredi à Ankara, pour la libération du journaliste français Loup Bureau, détenu dans le pays depuis le 1er août.
"Il plaidera auprès de chacun". Lors de cette visite, Jean-Yves Le Drian doit rencontrer le président turc, Recep Tayyip Erdogan, mais aussi son homologue, Mevlut Cavusoglu, et le Premier ministre Binali Yildirim, précise le quai d'Orsay dans un communiqué publié mercredi. Le chef de la diplomatie française "rappellera la détermination des autorités françaises à obtenir le retour de notre compatriote Loup Bureau en France", peut-on lire dans ce communiqué. "Il plaidera auprès de chacun de ses interlocuteurs pour sa libération". Le président français, Emmanuel Macron, avait déjà demandé le 27 août à son homologue turc la libération rapide de Loup Bureau.
Des photos l'ont mis en cause. Le ministère ajoute que l'ambassade de France est "régulièrement en contact" avec les autorités turques à propos du sort du reporter français, que la justice turque soupçonne d'appartenance à une organisation terroriste armée. Les accusations contre Loup Bureau reposent sur des photos retrouvées en sa possession qui le montrent en compagnie de combattants kurdes syriens.
"On rentre dans l'inacceptable", estime son père. Mercredi, le père du journaliste avait plaidé auprès du ministre des Affaires étrangères : "monsieur Le Drian, ramenez mon fils de Turquie". "Nous attendons avec espérance que Jean-Yves Le Drian revienne de Turquie avec un souvenir, mon fils Loup", a-t-il témoigné à son domicile d'Orvault, dans la banlieue de Nantes. "Dès le début de l'affaire, les autorités diplomatiques m'avaient dit que plusieurs mois ce serait inacceptable. Ça l'était déjà pour moi dès le début, mais là on arrive à deux mois et si je prends la définition qu'on m'a donnée, on rentre dans l'inacceptable", a exposé calmement Loïc Bureau.
"S'il n'y a aucune évolution avec la visite de M. Le Drian, il va falloir changer de braquet. (...) Il n'est pas question d'attendre cinq mois, ils doivent libérer mon fils", souligne cet enseignant en histoire-géographie dans un lycée de Nantes.