La construction de l'A69, reliant Castres à Toulouse, divise dans la région. Alors que les opposants au projet mettent l'accent sur la destruction de terres agricoles et l'abattement de dizaines d'arbres centenaires, tandis que les automobilistes eux, voient la sécurité et le gain de temps avec cette nouvelle infrastructure.
Le projet d'A69 doit permettre de désenclaver le bassin de Castres et Mazamet qui n'a qu'un accès routier par des petites routes, va-t-il voir le jour ? Attendue par les automobilistes qui empruntent la Nationale 126 régulièrement, plusieurs centaines de personnes s'opposent à l'artificialisation de terres agricoles pour réaliser la 2X2 voies. Alors, Geoffrey, qui est instituteur dans le village voisin et membre du collectif "La voix est libre", défend depuis plusieurs semaines les arbres menacés d'abattage pour laisser passer la future A69.
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"Il n'y a pas d'arguments derrière. Il n'y a pas le trafic, le gain de temps est dérisoire", juge-t-il au micro d'Europe 1. Selon le rapport autour du projet, le gain de temps serait environ de 20 minutes par rapport à la nationale. Trop peu pour le professeur, qui estime que les solutions de reboisement et de déplacements des biodiversités proposées par les promoteurs sont dérisoires. "Eux, ils vont nous faire croire qu'en creusant un autre endroit en mettant un peu d'eau et trois grenouilles, ce sera le même écosystème. C'est complètement aberrant. Et quand ils coupent des arbres centenaires comme ça, ce sont des centaines d'arbres qu'il faudrait replanter pour avoir le même effet", alerte-t-il.
"On ne va bitumer que 100 hectares"
Mais du côté des automobilistes, la vision du projet n'est pas la même. "On n'est pas en train de bitumer la moitié du département pour faire ça", s'agace Daniel Rouanet, patron de Cosmer, une entreprise de cosmétique située au bout du tracé de l'autoroute. Lui, attend cette nouvelle infrastructure pour avoir une route plus sûre jusqu'à Toulouse. "On ne va bitumer que 100 hectares. On n'est pas contre l'écologie. Mais de là à ne plus rien faire au nom d'une écologie qui n'existe pas là-dessus, c'est fou".
Et selon lui, la solution d'élargir la nationale existante préconisée par les opposants au projet nécessiterait d'abattre bien plus d'arbres que le tracé de l'A69.