Emmanuel Macron campe sur ses positions au sujet du glyphosate. Le chef de l'État a affirmé lundi que cet herbicide serait interdit en France "au plus tard dans trois ans", malgré un vote européen réautorisant lundi le produit controversé pour cinq ans.
"C'est ce qui me permet de protéger mes cultures". De quoi inquiéter un agriculteur de l'Aisne dont tout le système d'exploitation dépend de l'herbicide. "Voilà un bidon de glyphosate. C'est ce qui me permet de protéger mes cultures. Cette année on a eu une très grosse pression de maladies sur les betteraves et donc il a fallu les soigner autant que possible. Et c'est pour ça qu'ici c'est ma pharmacie, c'est la pharmacie de mes cultures", explique Vincent, à la tête d'une exploitation de betteraves depuis quinze ans dans la commune d'Etaves-et-Bocquiaux, au reporter d'Europe 1 venu à sa rencontre.
"On n'est pas chez les Bisounours". Cette année, dans ses 40 hectares de champs, il a récolté 3.500 tonnes de betteraves. "Je fais un bon rendement, ce qui me conforte dans mon système de culture. Et demain on me dit, 'le glyphosate, c'est une catastrophe, il faut que tu reviennes en arrière'. Je ne comprends pas, psychologiquement je ne suis pas bien du tout", assure-t-il. "On n'est pas chez les Bisounours. Ce sont des marchés qui sont mondialisés. On va se faire écraser". Sans glyphosate, Vincent va devoir investir dans des machines pour désherber, du personnel et certainement, dit-il, dans de nouveaux produits chimiques pour protéger ses cultures.