Le gouvernement s'attaque à son prochain gros chantier : Fessenheim

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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Charlotte Baechler, édité par A.H.
Après Notre-Dame-des-Landes, c'est désormais Fessenheim que le gouvernement doit enterrer proprement. Le Secrétaire d'État Sébastien Lecornu va y passer trois jours pour préparer la fermeture de la centrale.

À peine le dossier de Notre-Dame-des-Landes réglé, le gouvernement s'attaque à celui de la centrale de Fessenheim. Le bras droit de Nicolas Hulot à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, s'installe à partir de jeudi et jusqu'à samedi sur zone, afin de rencontrer les élus locaux, mais aussi les salariés et la direction de la centrale nucléaire, qui doit fermer dans un an. Ensemble, ils veulent imaginer la meilleure solution pour tous… Tout en sachant que le principe de la fermeture n'est pas remis en cause.

Le tissu économique menacé. Ici, la lutte a changé de visage. Plus personne ne se bat contre la fermeture de la centrale. Les 850 salariés devraient être reclassés en interne, mais leur départ est une grande perte pour tous les commerçants de Fessenheim. Olivier, directeur d'un supermarché, va devoir dire au revoir à une bonne partie de son équipe. "On a à peu près 10% de notre personnel dont les conjoints travaillent à la centrale nucléaire. Il est donc évident que lorsque ces agents EDF partiront, leurs conjointes vont les suivre. On va perdre des compétences", déplore-t-il au micro d'Europe 1. 

Plus globalement, la fermeture de la centrale aura des conséquences directes sur les finances de la commune. "Beaucoup d'agents EDF vont être amenés à partir sur d'autres sites. Je m'attends à perdre entre 15 et 25% de la population, donc autant de taxe d'habitation. Ce sont quand même de hauts revenus, donc ce sont surtout eux qui sont contributeurs des rentrées fiscales de la commune", estime Claude Brender, le maire de Fessenheim.

Éviter que Fessenheim ne devienne une ville fantôme. Autre inquiétude : la question des sous-traitants. Ils sont 250 à travailler quotidiennement, et jusqu'à 2.000 dans les périodes de forte activité. Anne Lasselot, du syndicat CFE-CGC compte beaucoup sur ce comité de pilotage. "Il est important que les collègues des entreprises prestataires, avec lesquels nous avons toujours bien travaillé, ainsi que le bassin économique de Fessenheim, continuent à vivre correctement", soutient-elle. Pour tous, l'objectif est d'éviter que Fessenheim, 2.000 habitants, ne devienne une ville fantôme. Pour cela, plusieurs pistes de reconversion sont d'ores et déjà sur la table. La centrale pourrait accueillir une usine de voitures électriques Tesla, ou encore une ferme solaire. Mais cela ne se fera pas avant quinze ans, le temps de démanteler la centrale.