La crise des "gilets jaunes" s'invite de nouveau mercredi au Conseil des ministres, avec la présentation des mesures sociales annoncées le 10 décembre par Emmanuel Macron. Leur mise en oeuvre s'apparente à un casse-tête et l'exécutif est engagé dans une course contre la montre pour que ces gestes d'apaisement puissent être applicables au 1er janvier.
Les "gilets jaunes", moins nombreux mais plus déterminés. Pour cela, ils doivent recevoir le feu vert dès jeudi de l'Assemblée, puis le lendemain du Sénat, juste avant la trêve des fêtes de Noël et du Nouvel An. Emmanuel Macron et Edouard Philippe espèrent ainsi entamer 2019 sur de nouvelles bases, en comptant sur le "grand débat national", qui se veut la réponse politique à la plus grave crise depuis le début du quinquennat. La mobilisation visible des "gilets jaunes" est en recul ces derniers jours mais une partie d'entre eux restent déterminés, comme en témoignent les opérations coup de poing ayant notamment visé des péages.
Finaliser les détails. Le Conseil des ministres doit finaliser les détails des gestes sur le Smic, les heures supplémentaires et la CSG, qui ont sensiblement évolué depuis leur annonce par Emmanuel Macron. Ainsi Edouard Philippe a précisé que la prime d'activité ne bénéficierait finalement qu'à une partie des Smicards.
Cafouillage autour de mesures concernant la transition écologique. Parallèlement, une certaine confusion a entouré mardi les premières mesures décidées en novembre mais qui avaient été rejetées comme insuffisantes par les "gilets jaunes". Matignon a annoncé dans l'après-midi l'abandon d'une partie d'entre elles, comme l'extension du chèque énergie à deux millions de foyers supplémentaires ou le relèvement du barème kilométrique, avant d'indiquer dans la soirée qu'elles étaient finalement maintenues. Entre temps, certains élus de la majorité, dont le député Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, avaient dénoncé la remise en cause de ces mesures d'accompagnement de la transition écologique.
L'Assemblée nationale et le Sénat consultés dès mercredi. Le projet de loi portant sur les "mesures d'urgence économique et sociale" sera examiné dès mercredi soir en commission des Affaires sociales à l'Assemblée, avant son passage jeudi après-midi dans l'hémicycle puis vendredi au Sénat, à majorité de droite. Le Sénat pour sa part étudiera mercredi après-midi en nouvelle lecture le projet de budget 2019, qui doit être adopté définitivement jeudi à l'Assemblée. Ces deux projets de loi s'emboîtent pour permettre la mise en oeuvre des mesures annoncées par Emmanuel Macron dans la crise des "gilets jaunes".