Après une longue interruption de deux mois en raison de la pandémie de coronavirus et du confinement, de nombreux élèves ont repris le chemin de l'école, notamment les élèves de 6e et de 5e au collège, et les enfants des écoles primaires et maternelles. Mais alors que la reprise avait été décidée en partie pour retisser le lien avec les élèves en situation de décrochage scolaire, beaucoup d'élèves dans cette situation ne sont en fait pas revenus, selon les professionnels interrogés par Europe 1.
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"Le lien a été coupé totalement. Pour nous, en fait, l’école s’est arrêtée le 16 mars", déplore ainsi Gaëlle Swal, directrice d’une école primaire dans une zone prioritaire du 18e arrondissement de Paris. Pendant le confinement, elle a tenté de garder le contact avec les familles, en vain. Elle n’a plus aucune nouvelle de 50 élèves sur les 200 que compte son établissement.
"En éducation prioritaire, les familles sont un peu plus réticentes"
Philippe Toison, qui dirige l’école juste à côté, s’inquiète lui déjà pour la rentrée prochaine. "On arrive avec des CP qui ne savent pas lire, et qui ne sont absolument pas capables de travailler tout seuls et là, c’est très inquiétant. Il faut qu’on puisse refaire venir le maximum de décrocheurs possible", alerte-t-il.
Car malgré un protocole sanitaire strict, dans ces quartiers, les enfants sont beaucoup moins revenus à l’école. "On constate qu’en éducation prioritaire, les familles sont un peu plus réticentes", confirme à Europe 1 le recteur de l’académie de Paris Gilles Pécout.
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Cette peur du virus creuse un peu plus le fossé. Dans la plupart des arrondissements parisiens, 21% des élèves ont repris le chemin de l’école contre seulement 12% dans les zones d’éducation prioritaire. "Les premières remontées sont aussi catastrophiques dans toutes les académies", s’alarme un responsable d’un syndicat de professeurs. Et de conclure : "Les décrocheurs ont perdu des habitudes de travail pendant le confinement. S’ils ne reviennent pas très vite en classe, ça pourrait être dramatique."