Le maire Front national de Beaucaire, dans le Gard, Julien Sanchez, a été relaxé jeudi des faits de discrimination pour "entrave à l'exercice économique par dépositaire de l'autorité publique en raison de l'appartenance à une ethnie, une race ou une religion". L'élu avait pris les 16 et 17 juin 2015, au premier jour du ramadan, deux arrêtés municipaux interdisant l'ouverture de commerces - "épiceries, primeurs et commerces de distribution" - de Beaucaire après 23h dans certaines rues de la ville.
Les "nuisances des commerces". Le tribunal correctionnel de Nîmes a conclu dans son jugement "à l'absence d'éléments intentionnels" visant une "population ciblée" car les gérants des commerces incriminés n'étaient pas exclusivement d'origine maghrébine. "Il n'y a aucune discrimination, mais un ras-le-bol des habitants qui ne veulent pas des nuisances engendrées par ces commerces. En France, on respecte la tranquillité publique", a déclaré à la presse Julien Sanchez. Le maire FN de Beaucaire a dit sa volonté de reprendre des arrêtés similaires l'été prochain.
Des arrêtés "illégaux mais pas discriminatoires". "Les enquêteurs ont conclu qu'il n'y a pas eu de trouble à l'ordre public", avait plaidé à l'audience Khadija Aoudia, l'avocate des six commerçants, qui avait réclamé 5.000 euros au titre du préjudice économique et 1.000 euros au titre du préjudice moral pour chacun d'entre eux. "Le tribunal a constaté l'illégalité des décisions prises, mais a jugé qu'elles n'étaient pas discriminatoires. Nous en prenons acte", a déclaré jeudi l'avocate, précisant sa volonté d'attaquer les arrêtés municipaux similaires que pourrait prendre Julien Sanchez.