Un marché de Noël maintenu. Après un peu d’hésitation, les organisateurs ont décidé de maintenir le traditionnel marché de Noël de Strasbourg. La 445ème édition a d'ailleurs été inaugurée vendredi soir. Près de 12.000 personnes se sont rassemblées place Kléber pour écouter Anggun, la marraine de cette édition 2015, voir le comédien Thierry Neuvic ou écouter la chorale les Cholibris et Bo Jonhson. Mais pour certains, l'heure n'était pourtant pas à la fête.
"Les contrôles me rassurent". Deux semaines après les attentats de Paris, la sécurité du marché de Noël de Strasbourg a été particulièrement renforcée cette année. Pour rentrer, les visiteurs doivent passer par l’un des cinq check-points de la ville. Quatre militaires ou policiers armés - au minimum - fouillent toutes les personnes. Un dispositif qui rassure certains visiteurs, notamment les étrangers comme Lucas, venu spécialement d’Allemagne pour le marché de Noël. "Je me sens beaucoup plus en sécurité quand il regarde l’intérieur des vestes et des manteaux. Après tout ce qu’il s’est passé, il peut y avoir des bombes donc les contrôles me rassurent, je me sens mieux" assure-t-il au micro d'Europe 1.
"On va y rester le moins longtemps possible". Pour d’autres, malgré ces précautions, il est hors de question de faire le marché de Noël cette année. C’est par exemple le cas de Céline, qui marche vite pour éviter la foule. "Avec tous les événements dont on entend parler actuellement, je vais clairement éviter d’emmener mes filles au marché de Noël cette année" dit-elle, inquiète, avant d'ajouter : "mais comme on habite dans le centre-ville, on va être forcés de passer par la foule. On va y rester le moins longtemps possible". Un état d'esprit partagé par d'autres Strasbourgeois et touristes. Ce qui laisse à penser que les allées du marché de Noël ne seront peut-être pas foulées par deux millions de visiteurs cette année...
La résistance s'organise. Si certains sont frileux, d'autres comme Jean-Luc préfère organiser la résistance. Dans son petit chalet en bois, ce commerçant vend du pain d’épices. Pour lui, être là, c’est un acte citoyen car, "si chacun reste chez soi et qu’on ferme tous nos portes, on n'arrivera pas à trouver une solution. Il faut vivre, il faut continuer, tout en pensant à ceux qui ne sont plus là. Il faut avancer et puis un jour, peut-être, gagner et fêter Noël" déclare-t-il, confiant. Jean-Luc a une totale confiance dans le dispositif de sécurité déployé spécialement pour l’événement. Et ce samedi midi, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve s’est rendu lui-même sur place pour s’assurer de l’application stricte de ces mesures.