Le menu sans porc, c'est fini à Chalon-sur-Saône

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© ROMAIN PERROCHEAU / AFP
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VDM avec AL et agences , modifié à
PLUS DE CHOIX - La fin du menu de substitution au porc dans les cantines scolaires de Chalon-sur-Saône a été définitivement entérinée mardi soir par le conseil municipal.

Sur les 43 conseillers municipaux de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), seuls les 7 élus d'opposition de gauche ont voté contre et un élu Modem de la majorité s'est abstenu.

Le maire persiste et signe. La soirée de mardi a été très tendue à la mairie de Chalon-sur-Saône. Malgré la polémique de cet été, le maire Les Républicains a martelé qu'il ne voulait pas exclure les musulmans. "La mention 'avec' ou 'sans porc' faisait entrer des considérations religieuses dans des lieux où elles n'avaient pas leur place", a déclaré Gilles Platret, affirmant vouloir "revenir à la neutralité de l'organisation du service public de la restauration scolaire". Il avait annoncé mi-mars qu'il mettrait fin dès la rentrée de septembre à la distribution des menus sans porc dans les restaurants scolaires, déclenchant une vive polémique y compris dans son propre camp.

Le maire "en service commandé" pour Sarkozy ? A l'extérieur de l'Hôtel de Ville, quelques dizaines de personnes, répondant à l'appel du Parti communiste, s'étaient rassemblées pour dénoncer le vote de cette mesure. Le député PS et conseiller municipal d'opposition, Christophe Sirugue a vivement critiqué cette décision. Il accuse le maire d'être "en service commandé", son annonce de supprimer les menus de substitution au porc étant intervenue "quelques jours après sa rencontre avec l'ancien président de la République", Nicolas Sarkozy.

Quel avenir pour les enfants musulmans ? Le prochain repas sans choix aura lieu le 15 octobre. Les enfants qui ne mangent pas de porc pourront apporter leur sandwich ou demander plus de fromage et de dessert sur leur plateau.

Mais l'histoire est loin d'être terminée. Et pour cause, la ligue de défense judiciaire des musulmans a annoncé un nouveau "recours en excès de pouvoir et un référé-suspension". Cette association, présidée par l'avocat controversé Karim Achoui, avait déjà saisi le tribunal administratif de Dijon cet été pour dénoncer une atteinte du "droit au respect de la liberté de culte et de conscience" des enfants.