Le mur bloquant l'accès à un hôtel destiné à accueillir des demandeurs d'asile, près de Tarbes, construit lundi par des opposants à ce projet, a été détruit mercredi matin par ces mêmes riverains, a-t-on appris auprès du collectif d'opposants et de la préfecture.
"On a fait des propositions qui ont été acceptées". "Ce (mercredi) matin, on l'a fait tomber. On avait fait des propositions qui ont été acceptées par l'Adoma (ex-Sonacotra, qui va gérer le centre d'accueil). On est satisfaits", a déclaré le responsable du collectif d'opposants Laurent Teixeira. Cette destruction a été confirmée par la préfecture. "Nos propositions ont été validées par l'Adoma et sont relatives à la scolarisation des enfants dès la rentrée et à des discussions régulières avec les différents acteurs. L'Adoma mettra les moyens nécessaires, notamment en personnel", pour un bon fonctionnement du centre d'accueil, a-t-il ajouté.
"On a réussi à les alerter. On n'est pas des 'anti-migrants." Ce mur de près de 2 mètres de haut et 18 m de long "était un symbole très choquant", a admis le responsable "mais cela a permis que le centre se fasse dans les meilleures conditions. On a réussi à les alerter. On n'est pas des 'anti-migrants'", a-t-il insisté. Si les demandeurs d'asiles "sont heureux" dans le centre, ils seront heureux de vivre avec la communauté qui les entoure", a-t-il souligné.
Situé à Séméac, commune de 5.000 habitants de la banlieue de Tarbes, cet hôtel Formule 1 dont l'accès avait été bloqué fait partie des 62 établissements premier prix du groupe AccorHotels rachetés par la SNI (filiale de la Caisse des Dépôts) pour devenir des structures d'hébergement et d'accueil, gérées par Adoma. Ce nouveau dispositif d'hébergement de migrants dans des hôtels à bas coûts, à l'initiative du ministère de l'Intérieur, a commencé à faire des vagues dans certaines communes. Mais c'est la première fois qu'une action aussi symbolique était entreprise par des riverains.