Le procureur général Jean-Claude Marin a estimé jeudi dans son réquisitoire que "les charges propres à fonder une condamnation pénale" de Christine Lagarde n'étaient "pas réunies", au procès de la patronne du Fonds monétaire international (FMI) pour "négligence" dans l'affaire de l'arbitrage Tapie.
"Une accusation bien faible". "Les audiences n'ont pas conforté une accusation bien faible voire incantatoire", a estimé le représentant du ministère public, qui était déjà hostile au principe même d'un procès de l'ancienne ministre de l'Économie devant la Cour de justice de la République. Il avait requis un non-lieu en sa faveur à l'issue de l'enquête la visant pour le rôle de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) dans l'arbitrage qui a accordé 403 millions d'euros à Bernard Tapie en 2008.
"Des questionnements, il en reste". "Ces débats riches et utiles n'ont apporté aucun fondement propre à modifier" l'analyse du parquet général, a déclaré le procureur général. "Des questionnements, il en reste (...) des certitudes, je n'en discerne pas", a-t-il ajouté, soulignant la particularité de ce procès pénal "sans accusation". "Ces audiences n'ont pas conforté des accusations bien faibles, voire incantatoires."
"C'est à la frêle limite entre le politique et le judiciaire que vous aurez à vous prononcer", a déclaré Jean-Claude Marin à la Cour de justice de la République (CJR), qui juge l'ex-ministre des Finances depuis lundi. "Encore faut-il que l'on puisse déterminer avec suffisamment de précisions les diligences que l'on attend d'un ministre dans l'exercice de ses fonctions."
Verdict lundi. Christine Lagarde est poursuivie pour des négligences présumées dans sa gestion du litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas, pour lequel elle a choisi la voie de l'arbitrage, puis renoncé à un recours. Elle devrait être fixée sur son sort lundi. La Cour n'est pas tenue de suivre les réquisitions du parquet général. Elle encourt jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende.