Le PDG d'Aéroports de Paris (ADP), Augustin de Romanet, a préconisé lundi la reconnaissance faciale "à terme" dans les aéroports pour identifier les personnes fichées comme dangereuses après l'agression d'une militaire à Orly samedi.
Une nouvelle piste. La reconnaissance faciale est "à terme probablement une piste vers laquelle on pourrait s'orienter", a déclaré le patron d'ADP au micro de France Inter. En revanche, il a estimé qu'il "ne faut pas de contrôles dans les zones publiques", c'est-à-dire les zones librement accessibles, comme par exemple les parcs de stationnement, les zones d'accueil, les voieries extérieures. A l'aéroport d'Orly, où sont installées 2.000 caméras, la reconnaissance faciale est déjà pratiquée "pour faciliter la rapidité du passage aux frontières mais pas pour détecter les personnes jugées dangereuses", a rappelé Augustin de Romanet.
La méthode israélienne non applicable.La technique de reconnaissance faciale établit une connexion entre le visage fiché et les images prises par la caméra. "La sécurité totale n'existe pas", a affirmé le patron qui s'est rendu en octobre en Israël pour "voir les méthodes" de sûreté à l'aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Il a estimé que de tels "check points placés à 5 ou 6 km de l'aéroport" n'étaient "pas réalisables en l'état actuel" dans les aéroports parisiens. L'aéroport Ben Gourion accueille "moins de 6 millions de passagers par an" contre 66 millions à Roissy-Charles-de-Gaulle et 30 millions à Orly, a souligné Augustin de Romanet. De tels points de sécurité provoqueraient d'énormes embouteillages, tandis que des contrôles dans la zone publique créeraient des files d'attente et donc des "cibles à l'extérieur de l'aéroport", selon lui.
L'agression d'une patrouille militaire samedi à l'aéroport d'Orly a conduit les autorités à fermer momentanément les deux terminaux de l'aéroport et à dérouter de nombreux avions vers des aéroports voisins.