La France doit être "totalement impeccable" sur le droit d'asile, "ce qui n'est pas le cas", estime le directeur général de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), Pascal Brice, dans une interview au Journal du Dimanche.
"Avoir la certitude que le droit d'asile est respecté". "Sur l'asile nous devons être totalement irréprochables. Des progrès ont été réalisés. Mais il reste encore des difficultés sérieuses, du point de vue de l'accueil et de l'hébergement, en différents points du territoire, qui doivent être résolues", a-t-il souligné. Les associations dénoncent régulièrement la difficulté d'accéder à l'asile pour les migrants à Calais, à Paris ou à la frontière italienne, où contrôles policiers, complexité administratives et engorgement des structures les maintiennent dans des conditions de vie difficiles. "Il est souhaitable que tous les acteurs, publics ou associatifs, puissent avancer avec la certitude que le droit d'asile est respecté", a martelé Pascal Brice.
"Accueil inconditionnel". Interrogé sur les craintes des associations quant au recensement prévu par le ministère de l'Intérieur dans les centres d'hébergement d'urgence, Pascal Brice a estimé que "l'accueil inconditionnel s'impose", mais que "personne ne peut être surpris que l'Etat veuille connaître la situation des personnes sur le territoire national". Cependant cela doit se faire "dans le respect des compétences et missions des acteurs sociaux", a-t-il ajouté, alors que les associations craignent d'être mise à contribution pour trier les personnes hébergées.
Des délais à gagner "dans les préfectures". Sur l'examen des demandes d'asile l'Ofpra a réduit ses délais "à quatre mois" et "nous allons poursuivre" pour atteindre l'objectif de deux mois fixé par Emmanuel Macron, a assuré Pascal Brice, en soulignant que "les délais sont moins à gagner à l'Ofpra que dans les préfectures". De ce point de vue il est "hors de question" de faire de l'abattage, a averti le directeur général de l'Ofpra. "Nous veillons à réduire les délais d'instruction dans le strict respect des droits de chaque demandeur", a-t-il ajouté, alors que l'Intérieur plaide pour une différenciation dans le traitement des dossiers, notamment pour les nationalités considérées à priori comme en faible besoin de protection.