Le père d'un soldat tué au Mali en 2016 regrette le protocole : "J'ai vraiment dit adieu à mon fils huit jours après"

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Maxime Dewilder , modifié à

Lundi, aux Invalides, a eu lieu la cérémonie d'hommage aux treize soldats décédés au Mali. Le président Emmanuel Macron a prononcé leur éloge funèbre, saluant leur "sacrifice", avant de leur remettre la légion d'honneur à titre posthume. Le père d'un soldat français décédé au Mali en novembre 2016 était sur Europe 1, quelques heures plus tard, pour témoigner.

Le 25 novembre dernier, treize soldats français périssaient au Mali lors d'un accident d'hélicoptères, en pleine traque antiterroriste. Lundi, une cérémonie d'hommage a eu lieu aux Invalides, en présence d'Emmanuel Macron. Domique Jacq, le père d'un soldat tué au Mali il y a trois ans, était sur Europe 1 lundi pour témoigner.

Légion d'honneur à titre posthume

Son fils, maréchal des logis-chef, est mort en novembre 2016 dans le cadre de l'opération Barkhane au Sahel. A 28 ans, il a été mortellement touché par l'explosion d'une mine au Mali. Dominique Jacq a assisté à l'hommage national de lundi, qui n'a pas manqué de l'émouvoir : "C’est un moment fort puisqu’individuellement, il me ramène au mois de novembre 2016. J’ai ressenti, aussi, un besoin d’être devant cet hommage en solidarité avec les familles car je sais ce qu’elles vivent".

Emmanuel Macron s’est "incliné devant leur sacrifice", avant de leur remettre la Légion d'honneur à titre posthume. "J’ai été sensible à l’hommage personnel. Le président s’inclinant et rendant hommage à chaque militaire, c’est la nation toute entière et chaque Français qui rendent hommage aux militaires tombés", dit encore le père du maréchal des logis-chef.

Entendu sur europe1 :
La première semaine après le décès, c’est très protocolaire. On m’a rendu mon fils que le jour des obsèques familiales.

Dominique Jacq tient toutefois à préciser que cette cérémonie honore les soldats, et non les fils perdus des familles : "La première semaine après le décès, c’est très protocolaire. On m’a rendu mon fils que le jour des obsèques familiales. On a honoré le soldat, l’enfant de la nation, pendant une semaine, pas mon fils. J’ai vraiment dit adieu à mon fils que 8 jours après".

"On retrouve sa vraie personnalité et sa vraie meurtrissure qu’une fois que le soufflet est retombé. Heureusement, il y a un soutien indéfectible de l’armée et des camarades", conclut-il.