Des blocages devant les universités, les lycées... Les jeunes sont de plus en plus représentés dans la contestation sociale. Selon l'Unef, première organisation étudiante, 500.000 jeunes étaient dans la rue jeudi, un record depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites. Depuis l'utilisation du 49.3 par le gouvernement, les jeunes sont de plus en plus nombreux à se mobiliser. Une dynamique qui s'est d'ailleurs renforcée avec la prise de parole d'Emmanuel Macron mercredi.
"C'est nous qui prenons le dessus et ça fait flipper Macron"
Résultat jeudi, jour de manifestation, beaucoup d'universités et de lycées étaient bloqués partout en France. Des jeunes déterminés et qui ne s'inscrivent pas dans une logique de mobilisation standard. Ils veulent des actions concrètes et parfois plus radicales que les syndicats.
"Là, on sent qu'il y a quelque chose, on sent qu'on tient quelque chose, on n'est plus rangés, on n'est plus sages", analyse Cléo, étudiante à l'université Paris Assas. "Ce n'est plus on va manifester, on est des millions et on rentre chez nous et on attend que les syndicats nous donnent la prochaine date de mobilisation. Là, c'est nous qui prenons le dessus et ça, ça fait flipper Macron et c'est pour ça qu'il dit que la foule n'a pas la légitimité du peuple. Si en fait, parce que le peuple c'est nous, et le pouvoir on va le prendre."
"L'enjeu des jeunes est particulièrement important"
Selon Jean-François Amadieu, spécialiste des mouvements sociaux, la mobilisation de cette jeunesse dans la rue et les blocages d'universités et de lycées pourraient bien être décisifs pour la suite du mouvement.
"Les choses vont devenir vite ingérables pour l'exécutif. On sait que [la présence des jeunes] joue beaucoup parce que du côté des raffineries, quand on voit qu'avec des réquisitions, la crise peut être surmontée, dans les transports, les personnels de la SNCF ne tiendront pas forcément très longtemps, et ça suit moyennement dans le reste du secteur public ou privé. Donc en fait, l'enjeu des jeunes est particulièrement important", explique le spécialiste.
Effectivement, si on regarde les différents mouvements sociaux qui ont animé ces dernières décennies, on se rend compte que parmi les combats qui ont été remportés par la rue, les jeunes étaient systématiquement très mobilisés.