Après deux jours de manifestations et de dérapages racistes notamment dans le quartier populaire des Jardins de l'Empereur à Ajaccio, le préfet de Corse Christophe Mirmand a annoncé samedi qu'il allait prendre "dans la soirée" un arrêté d'interdiction de manifester dans ce quartier.
Une délégation reçue à la préfecture. "J'ai reçu une délégation pour leur demander de cesser ces mouvements et cette démonstration qui donne un image désastreuse de la Corse", a déclaré Christophe Mirmand au cours d'un point presse à l'issue d'une rencontre avec des manifestants. Il a ensuite précisé sur BFMTV qu'il allait également prendre un arrêté préfectoral pour interdire les manifestations "dans le périmètre des Jardins de l'Empereur afin d'y rétablir la sérénité qui a manqué ces derniers temps". De leur côté, les membres de la délégation se sont dit satisfaits des engagements du représentant de l'Etat, qui a déclaré que "des policiers seraient présents dans tous les quartiers", ont-ils dit. "Nous on a fait ce que l'on avait à faire dans les quartiers. Maintenant on a donné le bébé au préfet", a ainsi déclaré Antoine, l'un des représentants des manifestants.
"On est chez nous", "Arabes dehors", ont scandé samedi après-midi une centaine de manifestants venus protester pour la seconde journée consécutive dans plusieurs quartiers populaires d'Ajaccio contre l'agression de deux pompiers et un policier la nuit de Noël. Les participants d'une première manifestation ont saccagé vendredi une salle de prière musulmane à Ajaccio. Un dispositif conséquent de gendarmes mobiles et CRS veillait à empêcher tout débordement dans ce quartier où les manifestants sont arrivés en milieu d'après-midi, avant de se diriger vers les quartiers voisins de Saint-Jean et Sainte-Lucie. Les portes vitrées de trois halls d'entrée du quartier de des Jardins de l'empereur ont été brisées à coups de pierre par un manifestant.