À Paris, la préfecture de police est mobilisée sur un dossier explosif : la grève des éboueurs, qui se poursuit après 12 jours. L'État prépare des réquisitions de personnels et certains agents seront donc obligés de retourner travailler. Un appel que redoutent les grévistes du centre de collecte d'Ivry-sur-Seine, en région parisienne, où Europe 1 s'est rendue.
"On fait le travail, mais ce sera à ma cadence"
Les camions de collecte sont alignés sous un hangar, les allées de la déchetterie déserte et le silence : 90 % des salariés sont en grève et beaucoup vont être réquisitionnés pour nettoyer les rues de la capitale.
Didier, chauffeur et délégué syndical Force ouvrière, obéira aux ordres, mais il continuera de protester à sa manière. "Si par malheur, je suis réquisitionné, ce sera très long. Ils vont pleurer", affirme-t-il. "On va aller très lentement et d'un point à un autre, ça va être extrêmement long, on va rouler à deux ou trois kilomètres heure. On est réquisitionné, ok. On est sorti avec le camion, ok. On fait le travail, ok, mais ce sera à ma cadence."
"S'ils veulent nettoyer, ils n'ont qu'à le faire à notre place"
D'autres, par contre, ont déjà prévu de dire non. C'est le cas de Jean, un éboueur du centre, qui va rester en grève coûte que coûte. "Quoi qu'il arrive, je n'irai pas. Pourquoi il faut que ce soit à nous de le faire ? Nous, on est en position de grève et c'est un droit", insiste-t-il. "Eux, ils veulent nettoyer, ils n'ont qu'à le faire à notre place. Le préfet n'a qu'à retrousser ses manches et ramasser les sacs, on peut même lui donner des gants s'il veut."
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Réquisitionner 4.000 agents de propreté n'est pas simple. Des huissiers de justice doivent se rendre au domicile des grévistes avec des forces de l'ordre. En cas de refus, les employés risquent six mois de prison et 10.000 euros d'amende.