Alors que la situation épidémique du coronavirus de plusieurs pays voisins est alarmante, plus encore que celle de la France, de nombreuses voix, d’élus locaux notamment appellent à des contrôles sanitaires renforcés aux frontières en général, et dans les aéroports en particulier. Le président d’Aéroports de Paris, invité mardi d’Europe 1, fait partie des partisans de mesures plus radicales encore que celles adoptées pour l’instant par le gouvernement. "Je ne me choquerais pas si des mesures de contrôles supplémentaires étaient prises pour les personnes qui arrivent en avion, notamment via des hubs de correspondance en provenance de pays rouges", a expliqué Augustin de Romanet.
C’est en fait une zone d’ombre sur laquelle le patron d’ADP a appuyé. Actuellement, les voyageurs sont traités différemment selon leur provenance : de pays classés rouges, ils doivent présenter un test négatif avant de rentrer dans l'avion ; de pays "orange", ils sont testés à l'arrivée ; de pays "verts", dont toute l'Union européenne, ils ne sont pas testés. Mais "vous avez des personnes qui utilisent des aéroports de correspondance pour venir en France sans être testées", a déploré Augustin de Romanet. "Une personne qui vient des Etats-Unis et qui passe par Amsterdam n’est pas testée. Une personne qui vient de Rio de Janeiro et passe pas Madrid n'est pas testée. Ça n’est pas acceptable. J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire à plusieurs reprises aux pouvoirs publics."
Partisan d'un "arrêté privatif de liberté" pour les personnes contagieuses
"J’ai toujours été militant d’accroitre les mesures dans les aéroports", a encore déclaré Augustin de Romanet. "Les mesures que le gouvernement a prises en juillet ont été prises avec notre encouragement, pour ne pas dire plus". L'homme a d'ailleurs décidé de maintenir les caméras thermiques dans ses aéroports, en dépit du coût élevé du dispositif.
Le patron d'ADP, inquiet comme beaucoup de la grande contagiosité du variant britannique, plaide pour des mesures plus radicales encore, et pas seulement pour les voyageurs. "Le variant est tellement contagieux qu’il faut une quatorzaine. J’ai toujours été militant d’un Etat efficace, et parfois il faut avoir des méthodes de pays asiatiques. S’agissant de personnes qui sont contagieuses, je recommande un arrêté privatif de liberté, qui soit contrôlé par des appels aléatoires de la part de la Caisse nationale d’assurance maladie", a plaidé Augustin de Romanet. "Une personne qui est contaminée, c’est une menace pour son environnement et ça justifie qu’on lui impose de rester chez elle."