Le procès de l'agresseur présumé de Nathalie Kosciusko-Morizet a été renvoyé au 11 juillet, a décidé lundi le tribunal correctionnel de Paris qui devait le juger en comparution immédiate dans l'après-midi.
Un délai demandé par le suspect. Le suspect, Vincent Debraize, qui a demandé un délai pour préparer sa défense, a été placé sous contrôle judiciaire d'ici à sa prochaine comparution : il lui est interdit d'entrer en contact avec NKM et de paraître à proximité du domicile de la candidate LR battue dimanche aux législatives, conformément aux réquisitions du parquet. Chemise à carreaux, veste sombre, les traits marqués par deux jours de garde à vue, Vincent Debraize, 55 ans, s'est présenté dans le box des prévenus : "Je demande un délai", a-t-il simplement dit au président.
Il nie "tout contact physique". Le suspect, maire d'une petite commune de Normandie, a reconnu devant les enquêteurs avoir insulté la candidate LR lors de leur altercation jeudi sur un marché de la capitale, mais a contesté "tout contact physique", selon une source proche de l'enquête.
"Le sentiment d'avoir été victime d'une manipulation politique". L'ancienne ministre, qui a été brièvement hospitalisée après avoir avoir chuté et perdu connaissance, s'est vu reconnaître deux jours d'incapacité totale de travail (ITT), a précisé une source judiciaire. Lors de l'audience, le président du tribunal correctionnel a évoqué le peu de coopération de Vincent Debraize avec l'enquêteur social qui l'a interrogé dans la matinée, le suspect reprochant des "questions pathétiques". "Il a le sentiment d'avoir été victime d'une manipulation politique", a indiqué à l'issue de l'audience l'un de ses avocats, Me Basile Ader.
Il pourrait même porter plainte. D'après le récit d'une journaliste de l'AFP, la candidate de 44 ans, battue dimanche à Paris par son adversaire de la République en marche Gilles Le Gendre, distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert dans le Ve arrondissement lorsqu'un homme les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant de "bobo de merde". Vincent Debraize "reconnaît avoir dit 'bobo de droite' mais pas 'bobo de merde', pour nous il n'y a pas d'insultes", estime son autre avocat, Me Antoine Lachenaud. Son client accuse en revanche NKM de l'avoir "provoqué" en lui "chuchotant 'dégage connard' (sic)". Vincent Debraize "n'exclut pas de porter plainte", selon son conseil, car il aurait "été coursé et menacé par trois individus" dans le métro, dont l'un aurait "arraché sa chemise". Il doit s'exprimer devant la presse mercredi après-midi.