Le recrutement, la «bataille» stratégique de l'Armée de terre

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William Molinié / Crédits photo : SEBASTIEN BOZON / AFP

L'Armée de terre vient de lancer sa campagne de recrutement pour l'année 2024-2025 et contrairement à ce que l'on pourrait penser, on ne se bouscule pas au portail des casernes. Pourtant, les besoins sont élevés : au moins 16.000 nouvelles recrues par an.

C’est devenu une "bataille" stratégique pour l’Armée de terre : la bataille du recrutement et des effectifs. L’Armée de terre a lancé vendredi dernier une nouvelle campagne pour faire face à ses besoins pour l'année 2024-2025. Objectif : trouver 16.000 nouvelles recrues .

Le spectre d'un conflit majeur, un frein à l'engagement

Après une année 2023 plutôt compliquée pour le recrutement dans l’armée, les objectifs ont été finalement atteints mais au prix d’efforts considérables au second semestre pour convaincre des jeunes de s’engager. De l’aveu même des généraux, le retard n’a d’ailleurs pas été tout à fait comblé.

Plusieurs raisons peuvent l'expliquer : le chômage est très bas et les jeunes se pressent moins aux portes des régiments. Conséquence, les besoins de l’Armée de terre ont du mal à être comblés. Le spectre d’un conflit majeur dans un monde de plus en plus dangereux peut aussi être un frein à l’engagement mais l’Armée de terre a de solides arguments pour attirer : "C’est un des derniers endroits où l’on offre aux jeunes la possibilité de vivre une aventure", souffle un cadre. 

Les profils recherchés se diversifient

L’Armée de terre mise aussi sur la fidélisation pour garder ses soldats. Une nouvelle grille de salaires a d'ailleurs été récemment harmonisée. Les profils recherchés se diversifient : 300 places supplémentaires dans le cyber, une centaine dans le renseignement et une cinquantaine autour des drones. Outre l’armée d’emploi, les cadres cherchent aussi plus de 5.000 réservistes chaque année avec un objectif de doublement des effectifs d'ici à 2035.