Les sénateurs ont adopté lundi un amendement du gouvernement au projet de loi numérique permettant la création d'un contrat de travail spécifique au joueur professionnel de jeux vidéo. Ce statut de joueur professionnel salarié sera un CDD dérogatoire d'un an minimum et de cinq ans maximum, inspiré de celui utilisé dans le sport de haut niveau. Actuellement, les joueurs ont des contrats avec un autre intitulé de poste ou ont un statut d'auto-entrepreneur.
200 joueurs professionnels en France. Selon la secrétaire d'Etat au Numérique, Axelle Lemaire, 200 joueurs gagnent leur vie en France grâce aux compétitions de jeux vidéo (contre un millier en Corée du Sud, le pays le plus en pointe), et 500.000 personnes participent régulièrement à des tournois physiques ou en ligne. Le projet de loi pour une République numérique, qui sera voté mardi en première lecture au Sénat, prévoit d'autoriser tout en les réglementant les tournois de jeux vidéo. Le développement de ces événements en France est aujourd'hui freiné par le flou juridique qui les entoure car ils sont assimilés aux loteries et autres jeux de hasard, interdits sauf dérogation spécifique.
L'organisation des compétitions assouplie. Les sénateurs ont voté un amendement du gouvernement pour assouplir l'organisation de ces compétitions. Ils ont notamment supprimé l'autorisation administrative, qu'ils avaient votée en commission, et qui prévoyait que les organisateurs de compétitions de jeux vidéos doivent bénéficier d'une "autorisation temporaire délivrée, après enquête, par le ministère de l'Intérieur". "Je ne crois pas qu'on menace la Nation en jouant aux jeux vidéo", a ironisé Axelle Lemaire. Les compétitions de jeux vidéo représentent un marché mondial de 600 millions de dollars par an, en croissance de l'ordre de 30% par an. En France elles rassemblent quelque 850.000 pratiquants et plus de 4 millions de spectateurs annuels.