Le Sénat d'Arizona vote l'abrogation d'une interdiction de l'avortement datant de 1864

Ni le viol ni l'inceste ne sont considérés comme des exceptions valables, selon la loi de 1864 © SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
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avec AFP

L'abrogation de la loi interdisant l'avortement en Arizona a été voté ce mercredi. Cette loi existait depuis 1864, et c'est Katie Hobbs, gouverneure de l'Arizona, qui annoncera son abolition. C'est avec 16 voix contre 14 que la chambre haute du parlement a décidé, un score serré mais qui reste une victoire. 

La chambre haute du Parlement de l'Arizona a voté mercredi l'abrogation d'une loi interdisant quasiment tout avortement et datant de 1864, que la cour suprême de cet Etat du sud-ouest des Etats-Unis avait jugée applicable début avril. L'abrogation de ce texte qui interdit toute interruption volontaire de grossesse dès le moment de la conception, sauf si la vie de la mère est en danger, a été décidée à 16 voix pour et 14 contre. Elle doit désormais être promulguée par Katie Hobbs, la gouverneure démocrate de l'Arizona. 

La gouverneure s'est dit "heureuse" dans un communiqué de ce vote au Sénat de l'Arizona, affirmant "avoir hâte de promulguer cette abrogation". Le droit à l'avortement s'impose comme un sujet majeur de la campagne présidentielle aux États-Unis. L'Arizona fait partie des Etats pivots qui pourraient décider du résultat final. 

 

Aucune exception

Ni le viol ni l'inceste ne sont considérés comme des exceptions valables, selon la loi de 1864. La décision de la cour suprême locale a suscité une vive controverse dans le pays, étant condamnée par Joe Biden mais également critiquée de façon plus modérée par Donald Trump. "Cette interdiction totale de l'avortement aurait mis en prison des médecins, menacé la vie de femmes à travers notre Etat, et arraché le droit de millions d'Arizoniennes" de décider de leur corps, a déclaré Katie Hobbs mercredi.

Restée en sommeil depuis des décennies, cette loi est "désormais applicable", avait dit le 9 avril la Cour suprême d'Arizona. L'arrêt prenait acte du revirement de jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis qui a annulé en juin 2022 la garantie fédérale du droit à l'avortement. Depuis cette décision redonnant aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG.

La procureure générale de l'Arizona, la démocrate Kris Mayes, avait  prévenu de longue date qu'elle n'engagerait aucune poursuite. Une décision qui aurait pu changer au gré des scrutins, les procureurs généraux étant élus aux Etats-Unis. La décision "de réimposer une loi datant d'une époque où l'Arizona n'était pas un Etat, où la Guerre civile faisait rage et où les femmes ne pouvaient même pas voter, restera dans l'Histoire comme une tache sur notre Etat", avait-elle déploré le 9 avril.

Inscrire l'avortement dans la constitution 

Les promoteurs d'une initiative populaire avaient annoncé en avril avoir recueilli les signatures nécessaires pour obtenir un référendum afin d'inscrire l'avortement dans la Constitution de l'Arizona. Ce vote devrait avoir lieu en même temps que la présidentielle de novembre, comme ce sera par exemple le cas en Floride (sud-est), autre Etat décisif.

Le président démocrate sortant Joe Biden fait de la défense des droits des femmes un axe majeur de sa campagne pour un second mandat, face à son adversaire républicain Donald Trump. Ce dernier se targue d'avoir, par ses nominations à la Cour suprême des Etats-Unis, abouti en juin 2022 à l'annulation de la protection fédérale de l'IVG, mais insiste sur les risques électoraux d'un positionnement trop conservateur sur la question.