Le Sénat à majorité de droite a rejeté mardi la fusion des quatre premiers arrondissements de Paris, au centre de la réforme du statut de la capitale voulue par sa maire PS Anne Hidalgo. Il a aussi adopté, toujours contre l'avis du gouvernement, un amendement confiant la gestion des axes routiers au président de la région Île-de-France. Mais l'Assemblée nationale, où la gauche est majoritaire, devrait revenir sur ces mesures.
"Un nouveau découpage électoral" pour la droite. Dans un premier temps, à l'occasion de l'examen en première lecture du projet de loi sur le statut de Paris et l'aménagement métropolitain, les sénateurs Les Républicains et centristes ont voté contre un amendement du gouvernement pour rétablir l'article prévoyant la fusion des quatre premiers arrondissements de la capitale. En revanche les sénateurs de gauche ont voté pour. Pour le ministre des collectivités Jean-Michel Baylet, ce regroupement, qui crée un nouveau secteur avec un seul maire élu, permet de corriger des écarts de représentativité des conseillers de Paris, et de faire des économies. Mais pour Philippe Dominati (LR), il s'agit d'"un nouveau découpage électoral" dans "les derniers mois d'une législature".
Pécresse en charge des axes routiers ? La majorité sénatoriale a ensuite voté en faveur d'un amendement de Roger Karoutchi (LR) confiant à la région Île-de-France, aujourd'hui présidée par Valérie Pécresse (LR) la responsabilité des axes routiers d'importance régionale. "Il s'agit de réguler, non de bloquer, les grandes voies de desserte de la capitale et de l'agglomération" alors que "les voies sur berge ont été piétonisées par une décision militaire", a affirmé l'élu des Hauts-de-Seine.
Pouvoirs renforcés pour le préfet. Le Sénat a par ailleurs adopté une série d'amendements renforçant les compétences des maires d'arrondissements en matière de logement, d'attribution des subventions aux associations, ou d'entretien des voiries. Il a aussi renforcé les pouvoirs de police du maire de Paris, notamment en matière de salubrité publique, et transféré la police de l'aéroport d'Orly au préfet de police.