Les chiffres sont éloquents. Un tiers des demandeurs d'emplois (33%) considèrent qu'ils ont été discriminés à l'embauche. Et parmi eux, quatre sur cinq pensent que leur apparence physique a eu une influence sur le recruteur, révèle lundi une étude du défenseur des droits et de l'Organisation Internationale du Travail portant sur près de 1.000 demandeurs d'emplois.
Le physique, deuxième facteur de discrimination. Les trois quarts des personnes interrogées pensent que ce refus est lié à leur corps, c'est-à-dire à leur poids, leur taille ou aux traits de leur visage. Le quart restant l'attribue à leur style, autrement dit aux vêtements, aux tatouages, piercings ou encore à leur coiffure. Le physique est le deuxième facteur de discrimination à l'embauche, derrière l'âge.
Les femmes seraient les plus touchées. Si l'étude ne révèle pas de différence de perception selon l'âge ou le niveau d'études, le sexe rentre lui en ligne de compte. 29% des femmes déclarent être au chômage à cause de leur apparence physique, quand ils sont 20% à le penser chez les hommes.
L'obésité particulièrement discriminante. Et la différence est encore plus grande concernant les problèmes de surpoids. L'obésité est particulièrement discriminante, comme l'a constaté Anne-Sophie, lorsqu'elle elle s'est présenté à un poste d'hôtesse de caisse dans un supermarché. "Mes 150 kilos ne correspondaient pas du tout aux critères de sélection physique. Je suis donc partie très vexée, très humiliée. Je me suis dit 'voilà, huit ans d'études pour au final ne pas être prise à un poste de caissière, pour juste une représentation physique'. Quand je suis repartie, j'ai regardé les caissières qui étaient en poste. Et effectivement, elles avaient un tour de taille et un tour de fesses qui n'étaient pas ceux que j'avais, très clairement. Je suis partie détruite."
Ces femmes obèses se sentent huit fois plus discriminés à cause de leur physique que des femmes de corpulence plus standard. Et le physique n'est pas la seule discrimination pointée du doigt dans ce rapport : il y a aussi l'origine, le patronyme, la religion ou encore l'orientation sexuelle. Toute discrimination, sauf exception prévue par la loi, est passible de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.