Des patients risquent prochainement de ne pas être remboursés de leurs frais médicaux. Le logiciel, qui permet aux médecins d'enregistrer le tiers-payant, a en effet connu récemment des dysfonctionnements, révèle mardi Le Parisien.
Déjà un droit pour le logiciel. Depuis le 1er juillet dernier, les femmes enceintes et des personnes atteintes d'affection longue durée ont la possibilité d'utiliser le tiers-payant afin de ne pas avancer les frais médicaux. Une possibilité qui deviendra un droit le 1er janvier prochain. Problème, le logiciel de facturation qu'utilisent les médecins a anticipé cette date.
Des chèques en trop. Gilles Urbejtel, généraliste dans les Yvelines, a en effet détecté une anomalie en faisant ses comptes. "Vendredi soir, je me suis rendu compte que j'avais trois chèques en trop", raconte-t-il au quotidien. "En vérifiant sur mon logiciel, j'ai vu que trois patients en ALD avaient été automatiquement facturés en tiers payant, alors que je leur avais fait régler la consultation. Si je ne m'en étais pas rendu compte, ils n'auraient pas été remboursés et moi j'aurais été payé deux fois", explique-t-il. Si le problème sera réglé en rendant leur chèque aux patients, la chose aurait été plus compliquée si le paiement s'était fait pas carte bancaire.
L'Assurance maladie a anticipé. "Ce problème va toucher tous les médecins", déplore Claude Leicher, président du syndicat MG France. Et il pointe du doigt l'Assurance maladie qui "a pris des libertés avec la loi de façon masquée sans communiquer". L'organisme admet de son côté avoir "anticipé" le 1er janvier prochain afin d'éviter de "multiplier les versions" du logiciel en question. Comme seule solution il indique aux médecins que l'automatisation du tiers-payant est "débrayable manuellement".