Le message est clair : pour l'État, il n'est pas question de laisser une Zone A Défendre (ZAD) s'installer sur le site de la mégabassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. "Je laisserai un millier de gendarmes dans le département", a affirmé dimanche le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. "Il est hors de question de voir se constituer une nouvelle Notre-Dame-des-Landes", a-t-il poursuivi.
Mais du côté des opposants au projet, pas question de baisser les bras. Malgré la présence policière, un campement a vu le jour à deux kilomètres du chantier. Plusieurs centaines de personnes y ont passé la nuit dans plusieurs dizaines de tantes. Un chapiteau et des barnums ont également été installés. Dans la journée de dimanche, les manifestants ont dressé des barricades en bois et une tour de guet, montrant leur envie de rester au moins pour quelques jours, alors que le chantier de construction de la mégabassine doit reprendre mercredi.
"L'eau potable est un bien commun"
"J'espère que mercredi, il y aura pas mal de monde du coin qui pourra se mobiliser pour essayer d'empêcher la reprise des travaux", explique au micro d'Europe 1, Loïc, maraîcher, venu exprès en Moselle. Pourtant, ce dernier explique ne pas être complètement contre l'idée de stocker l'eau de pluie : "Je pense qu'il faut voir en plus petites surfaces pour ces bassines et il faut que ça soit multiplié à plein d'endroits différents" pour que cela profite le plus possible à tous, assure-t-il. "Mais je pense qu'il ne faut surtout pas faire des gros projets comme ça, qui détruisent énormément de surfaces. Seize hectares, ce sont 22 terrains de foot, c'est énorme ! Et n'oublions pas, l'accès à l'eau potable est un bien commun. Donc il faut aussi qu'on fasse attention à ces choses-là", ajoute-t-il.
Le collectif anti-bassine "Bassine, non merci" à l'origine de la mobilisation, a promis de nouvelles actions en ce début de semaine, même si elles seront probablement moins importantes que celles de samedi. Plusieurs centaines d'opposants avaient manifesté ce week-end, y compris des politiques comme Yannick Jadot ou Sandrine Rousseau. Mais rapidement, la manifestation avait tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre.