Le taux de recours à l'avortement a légèrement augmenté en 2019, avec plus de 232.000 IVG pratiquées en France, atteignant son plus haut niveau constaté depuis trente ans, selon une étude de la Drees publiée jeudi.
L'an passé, 15,6 femmes sur 1.000, âgées entre 15 et 49 ans, ont eu recours à une interruption volontaire de grossesse en métropole (+0,6 point comparé à 2018), et 28,2 dans les départements et régions d'outre-mer (+0,4), d'après des chiffres annuels de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques.
Les femmes de 20 à 29 ans sont les plus concernées
"Les jeDepuis 1995, "le taux global de recours à l'IVG (nombre d'avortements rapporté au nombre de femmes, NDLR) suit une tendance à la hausse", précise la Drees. En 2019, 232.200 IVG ont été réalisées, soit environ une pour trois naissances. Depuis 2001, ce nombre oscillait entre 215.000 et 230.000.unes femmes de 20 à 29 ans restent les plus concernées, leur taux de recours étant de 27,9 IVG pour 1.000 femmes", est-il ajouté.
Depuis les années 2010, le taux de recours à l'IVG augmente chez les trentenaires, note l'étude, tandis qu'il diminue chez les moins de 20 ans.
De fortes disparités territoriales
Les disparités territoriales restent fortes, variant "du simple au triple selon les régions". Les recours sont plus élevés en Île-de-France, dans le Sud-Est, et dans certains départements et régions d'outre-mer (Drom) où le taux monte jusqu'à 39, comme en Guadeloupe et en Guyane.
Pour la première fois, la Drees a croisé les données sur les IVG avec les données fiscales, mettant en évidence une corrélation entre niveau de vie et recours à l'avortement, "les femmes les plus précaires y recourant sensiblement plus que les plus aisées".
Depuis l'autorisation des IVG par voie médicamenteuse, en 2001, le nombre d'avortements chirurgicaux est en baisse constante. En 2019, 70% des IVG sont réalisées de façon médicamenteuse contre 30% en 2001. Près d'une IVG sur cinq est réalisée entre la 10e et la 12e semaine de grossesse, délai légal maximal.
La délégation aux droits des femmes à l'Assemblée a récemment préconisé de porter de 12 à 14 semaines ce délai, une mesure qui fera l'objet d'une proposition de loi étudiée en octobre.