Selon une première estimation de l'Insee, le taux de pauvreté grimpe à 14,3%, supérieur d'un point à son niveau antérieur à la crise de 2008.
Le taux de pauvreté a très légèrement augmenté en 2015, à 14,3% de la population contre 14,1% en 2014, selon une première estimation publiée lundi par l'Insee. En 2014, le taux de pauvreté, c'est-à-dire la proportion de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté monétaire (60% du niveau de vie médian) de 1.008 euros par mois, avait progressé de 0,1 point à 14,1% après deux années de baisse, selon les chiffres définitifs publiés par l'Insee en septembre 2016. La France comptait alors 8,8 millions de personnes pauvres.
Hausse due aux chômeurs de longue durée. La première estimation pour 2015, établie à l'aide d'une méthode expérimentale fondée sur la microsimulation, donne un taux de pauvreté qui serait inférieur de 0,4 point à son point haut de 2011, mais supérieur d'un point par rapport au niveau d'avant la crise en 2008. Cette hausse du taux de pauvreté en 2015 "proviendrait principalement de l'augmentation du nombre de chômeurs vivant au-dessous du seuil de pauvreté, elle-même liée à celle du nombre de chômeurs de longue ou très longue durée", précise l'Insee.
Inégalités de niveau de vie renforcées. Les données définitives pour 2015 seront publiées en septembre 2017. Mise en oeuvre pour la première fois il y a un an, cette méthode expérimentale d'estimation avait donné pour 2014 des résultats provisoires proches des données définitives. Selon les premières estimations pour 2015, les inégalités de niveau de vie se seraient légèrement renforcées, poursuivant une tendance à la hausse entamée en 2014. L'indice "de Gini" qui les mesure augmenterait de 0,003 pour atteindre 0,296 en 2015, niveau inférieur de 0,012 point à son point haut de 2011, et se situant au même niveau qu'avant la crise de 2008. En 2013, ce coefficient avait fortement baissé et effacé l'ensemble de la hausse des inégalités constatée depuis le début de la crise en 2008.
Les mesures fiscales fonctionnent. L'évolution des inégalités serait principalement liée à celle des niveaux de vie avant redistribution (avant prise en compte des prestations sociales et des prélèvements directs), précise l'Insee. En effet, les mesures socio-fiscales intervenues en 2015 auraient atténué les inégalités, notamment en raison des revalorisations exceptionnelles de certaines prestations perçues par les plus modestes, de baisses d'impôt sur le revenu bénéficiant aux ménages ayant un niveau de vie médian, et de la modulation des allocations familiales touchant les plus aisés.