Le synode national a tranché. Après une année de débats animés, l'Eglise protestante unie de France (EPUdF) a adopté, dimanche, la possibilité de bénir les couples homosexuels.
Le vote a été très largement positif, une quasi-première en France, a indiqué le porte-parole de la principale église protestante du pays, qui revendique 110.000 membres actifs parmi 400.000 personnes faisant appel à ses services. Depuis jeudi, les délégués de la EPUdF sont réunis, à Sète, dans l'Hérault, autour du thème "Bénir, témoins de l'Evangile dans l'accompagnement des personnes et des couples". Sur la centaine de délégués présents, 94 ont voté pour la possibilité d'offrir une bénédiction religieuse aux couples homosexuels, et trois contre, a-t-il précisé.
Le mariage n'est pas un sacrement chez les protestants. Ce vote, qui intervient deux ans après l'adoption de la loi Taubira pour le mariage gay, donne la possibilité aux 500 pasteurs de l'EPUdF de bénir des couples homosexuels, sans pour autant y obliger ceux des pasteurs qui sont opposés à un tel geste. Le mariage n'est pas un sacrement pour les protestants, mais les couples hétérosexuels unis en mairie peuvent être bénis au temple. En France, seule la Mission populaire évangélique (MPEF), une église beaucoup plus petite que l'EPUdF, autorise un "geste liturgique d'accueil et de prière" pour les homosexuels.
"Quelles que soient les décisions que le synode national prendra, il y aura des déceptions", avait prévenu le président du conseil national de l'EPUdF, le pasteur Laurent Schlumberger, jeudi, en ouverture du synode. "Voilà donc une occasion d'exercer la fraternité qui nous est donnée, nous en avons la capacité", avait-il poursuivi.