Verdict dans quelques heures : le Medef élit mardi son nouveau président, dans un scrutin qui s'annonce très serré entre les deux finalistes, Geoffroy Roux de Bézieux et Alexandre Saubot. Les 556 électeurs de l'Assemblée générale doivent se réunir à partir de 10h00 à la Maison de la Mutualité à Paris. Après avoir entendu le président sortant, Pierre Gattaz, et les deux candidats, ils procéderont à un vote électronique. Les résultats seront annoncés dans la foulée.
Deux profils très différents. Les électeurs auront le choix entre deux profils différents : l'un, Geoffroy Roux de Bézieux, est un créateur d'entreprises, qui a fait fortune dans le domaine des télécoms. Diplômé de l'Essec, vice-président du Medef chargé de la fiscalité et du numérique, il est aujourd'hui patron de Notus Technologies, un groupe qui investit dans des start up et des PME, et affiche l'ambition d'incarner un patronat "moderne", capable de "renouveler" l'organisation patronale, dont l'image est très dégradée dans l'opinion publique.
L'autre, Alexandre Saubot, a un profil un peu plus traditionnel : polytechnicien, patron du groupe industriel familial Haulotte, il s'est illustré en étant le négociateur social du Medef et promet, s'il est élu, de "réconcilier la France et l'entreprise".
"Je pense que ça sera serré". A la différence de la précédente élection en 2013, où Pierre Gattaz avait réussi à ranger derrière lui ses principaux adversaires - dont Geoffroy Roux de Bézieux, déjà candidat à l'époque - rien n'est joué d'avance cette fois-ci. "Je pense que ça sera serré", a lui même admis le patron de Notus Technologies lundi sur Europe 1. Et ce, même s'il a remporté la première manche, arrivant en tête du vote, purement consultatif, des 45 membres du conseil exécutif du Medef.
Bataille pour gagner des soutiens. Ces dernières semaines, les deux rivaux ont bataillé dur pour gagner des soutiens auprès des fédérations professionnelles et territoriales, qui représentent respectivement 375 voix et 170 voix à l'Assemblée générale. Ils se sont aussi livrés à une lutte médiatique effrénée, chacun affirmant être en avance dans la course, et appelant l'autre à se rallier à lui.
Les deux candidats souhaitent "rénover" le Medef. Quoi qu'il en soit, les deux candidats conviennent que le président élu aura pour mission de "rassembler" autour de lui et de rénover le Medef, après cinq années de règne de Pierre Gattaz, diversement apprécié dans le mouvement. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, il y a un "sujet de réforme interne" à mener. Au-delà, il estime que les mutations technologiques en cours, qui vont avoir des conséquences très importantes sur le "business model", ou encore le salariat, "obligent le Medef et l'ensemble des forces économiques à repenser leur rôle". D'autant plus dans un contexte de "désaffection des corps intermédiaires" au sein de la société et de la part de l'exécutif.
Vers une réduction du mandat de président de l'institution ? Alexandre Saubot promet pour sa part "une méthode nouvelle" et "une équipe renouvelée" - il a d'ores et déjà annoncé que s'il était élu, son numéro deux serait Christophe Catoir, le président de The Adecco Group en France, un homme issu du secteur des services qui n'a pas encore eu de mandat au Medef. Et il a l'intention de réduire le mandat du président à trois ans renouvelable, contre cinq ans actuellement.